La 3ème Chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Dakar va évoquer aujourd’hui le dossier opposant le ministère public à Barthélemy Dias. Cette affaire qui vient de prendre une allure politico-judiciaire sera traitée avec la présence d’hommes politiques et de partisans du maire de Mermoz Sacré-Cœur face aux forces de sécurité. La tension restera vive certainement aujourd’hui au palais de justice Lat-Dior, où un dispositif sécuritaire est déjà mis en place pour peut-être mater de l’opposant.
La journée d’aujourd’hui ne sera certainement pas pareille aux autres jours au palais de justice Lat-Dior. Les travailleurs et habitués du palais de justice risquent de revivre les moments de tension connus dans les affaires Karim Wade et Khalifa Sall. Pour cause, pour ce procès en appel de Barthélemy Dias, les hommes politiques qui se sont immiscés dans l’affaire ainsi que les partisans du maire ont promis de venir en masse au palais pour soutenir le candidat à la mairie de Dakar. Seulement, du côté des autorités judiciaires, on ne compte pas rester les bras croisés. Déjà, tout un dispositif sécuritaire qui rappelle ces procès des leaders politiques est mis en place. Et à coup sûr, la sécurité sera renforcée avec la présence massive de forces de sécurité.
D’une simple affaire de droit commun, le dossier est émaillé de politique du simple fait que l’assignation à comparaître pour Barthélemy Dias lui a été remise le lendemain du dépôt de son dossier de candidature. L’on soupçonne alors une volonté masquée de faire un croc en jambe au maire de Mermoz Sacré-Cœur. Me Khoureychi Bâ fait d’abord une sortie pour alerter ; s’ensuivra alors une ribambelle de réactions de la part des proches de Barthélemy notamment son mentor Khalifa Sall. Ousmane Sonko du Pastef n’a pas non plus été en reste. Du côté des réseaux sociaux, c’est l’appel à la mobilisation pour dire non à un éventuel coup fourré du régime avec la complicité de la justice. Pourtant, de son côté, la justice a tenté de calmer les ardeurs. Le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar a essayé de rendre cette affaire la plus ordinaire possible, comme toutes les affaires, non sans indexer Barthélemy Dias et son conseil d’être à l’origine de toute cette confusion. Lassana Diabé Siby, dans un communiqué, a précisé que déjà depuis juillet dernier cette affaire a été renvoyée au 10 novembre et que le maire de Mermoz Sacré-Cœur était au courant tout comme ses conseils. Pour dire qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Et ce n’est pas tout, le Procureur général a tenté de rassurer l’opinion en soutenant que la justice est indépendante, qu’il n’y a rien de politique en cette convocation et que «le calendrier judiciaire ne saurait s’arrimera celui d’échéances électorales». Manifestement, cela n’a pas convaincu le monde politique.
Pour rappel, Barthélemy Dias a été condamné en première instance dans l’affaire Ndiaga Diouf, un nervi sous la commande des libéraux, à deux ans dont 6 mois ferme. Le Parquet qui avait requis 10 ans à son encontre a fait appel de la décision. Tout comme Barthélémy Dias lui-même.
Alassane DRAME