Comme son mentor Oumar Sarr, avec qui il partage le courant «suqali Sopi», Abdoul Aziz Diop essuie des attaques de leurs adversaires au sein du Pds, notamment à propos de la gestion du Plan Jaxaay, dont il a eu la charge à un moment donné. Battant en brèche toutes les accusations portées contre lui, il souligne que la justice l’a blanchi totalement dans ce dossier Plan Jaxaay. Dénonçant un «tissu de mensonges» et un «acharnement injustifié et injuste», il s’attaque directement à Karim Wade qui se cacherait derrière, rappelant ses casseroles judiciaires et le peignant sous les traits d’un «enfant gâté, monarchiste qui aime la facilité» et qui, devant les «rigueurs carcérales», a monnayé sa liberté contre «un exil doré».
Abdoul Aziz Diop tire dans le tas de ses détracteurs. Dans une note intitulée : «ma réponse aux miens», il n’a pas mis de gants pour dénoncer ces derniers et leurs pratiques indignes. «L'opinion publique nationale comme internationale aura compris les cris d'orfraie et les mensonges désespérés de nos frères usurpateurs et arrivistes», assène-t-il d’emblée. Et d’ajouter qu’en brandissant l'argument d'une «prétendue amnistie avec leurs histoires de cautions imaginaires et d'hypothèques à dormir debout», ses détracteurs croyaient pouvoir le «mettre en mal avec l'opinion publique». Seulement, note-t-il, ceux qui lui en veulent font fausse route. «Ils ignorent la vérité des faits historiques qui sont têtus : Nous n'avons aucun souci avec la justice, au contraire, nous avons été blanchis par cette dernière après un non-lieu éclatant sur tout», soutient-il, pour porter la réplique à ses détracteurs qui veulent faire croire que sa position actuelle découle d’un rapprochement au pouvoir afin d’échapper à la justice. Or, pour l’ancien n°2 du Pds, il n’a nullement besoin de chercher à échapper à la justice qui l’a déjà blanchi de toute accusation.
«Malgré tout l'acharnement injustifié et injuste contre ma personne, j’ai gagné mon procès»
Revenant sur le fameux rapport de la Cour des comptes sur le Plan Jaxaay, que ses adversaires brandissent contre lui, le député libéral botte en touche. «Comment comprendre que le rapport de la Cour des comptes qu'ils brandissent puisse dater de 2008 à 2009, alors que, moi-même, je ne suis venu au Plan Jaxaay qu'à partir du 10 mai 2010 ? Ils ne sont même pas fichus de poser les bonnes dates et les bonnes périodes sur leurs tissus de mensonges», fait-il remarquer. Mieux, il note que le rapport en question, sur une période à laquelle il n’était pas encore patron du Plan Jaxaay, «n’a jamais épinglé aucun» de ses prédécesseurs, mais avait juste fait des recommandations, notamment l’application de la convention BTP pour la rémunération des agents et non la convention commerce et le fait que le Plan Jaxaay devait être dirigé par un fonctionnaire de la hiérarchie A et non par le directeur de l’Habitat. Poursuivant, il rappelle que «malgré tout l'acharnement injustifié et injuste» contre sa personne, il avait gagné son procès, «car le tribunal a mis fin à toutes les poursuites» intentées contre lui.
«Karim Wade, enfant gâté, monarchiste qui aime la facilité, a besoin de mentir à ses affidés pour préserver un leadership qu'il n'a pas»
Cela est d’autant plus vrai, pour lui, qu’aujourd’hui, il jouit de tous ses droits civiques et politiques, ce qui ne serait pas le cas, s’il avait maille à partir avec la justice, comme certains, faisant nettement allusion à Karim Wade, qu’il considère comme le mentor de ceux qui s’attaquent à lui. «Moi, je vote et je peux être éligible à toutes les fonctions électives de notre République. Je n’ai jamais été poursuivi pour association de malfaiteurs par la création de sociétés écrans pour capter nos maigres ressources avec des amis d’enfance, en distribuant des actions même à des femmes de ménage. Je ne dois non plus aucun centime à l’Etat du Sénégal et je n’ai jamais, malgré les rigueurs carcérales, monnayé ma liberté contre un exil doré», martèle le lieutenant d’Oumar Sarr. Qui interpelle la conscience de «ceux et celles qui se laissent gaver de mensonges et de contrevérités par leur prince héritier depuis Doha». En ce sens, il affirme : «Je sais que Karim Wade, enfant gâté, monarchiste qui aime la facilité, a besoin de mentir à ses affidés et inconditionnels pour préserver un leadership qu'il n'a pas. De la même manière, ces derniers ont besoin de lui mentir en permanence pour vivre et exister». Tout le contraire des «enfants de la République» qui, comme lui, croient encore à ces «valeurs cardinales de vérité, de mérite et de courage». En définitive, Abdoul Aziz Diop de lâcher : «nous ne perdons pas donc notre temps avec des lâches en pérégrination, là-bas, au Moyen-Orient ou ailleurs».
Mbaye THIANDOUM