Le Pds, à travers son secrétaire général national et son chargé des élections, a écrit au ministre de l’Intérieur. Dans la missive adressée également aux partenaires intervenant dans l’organisation des élections, les libéraux exigent une place entière pour leur parti dans le processus d’audit du fichier électoral. Le Pds, qui semble ne plus croire à la sincérité et à l’efficacité des coalitions de l’opposition, souligne que l’exemple patent a été donné avec le pseudo dialogue national où des membres du Front de résistance national ont fini par rejoindre le gouvernement. Dénonçant l’unilatéralisme de l’Etat dans la gestion du processus électoral, les atteintes à la constitution et à la loi électorale, Me Wade et Cie restent convaincus que Macky Sall et son régime ont «fini d’installer notre pays dans une impasse politique dont les conséquences, à terme, risquent d’être préjudiciables à tous».
Le Parti démocratique sénégalais qui a boudé le dialogue national et politique compte cependant bien prendre part à l’audit du fichier électoral. Et pour cela, la formation de Me Abdoulaye Wade ne veut pas jouer au figurant, dilué par exemple dans une coalition de partis de l’opposition, comme c’est souvent le cas lors des rencontres entre pouvoir et opposition. Et cela, les libéraux l’ont bien fait savoir au ministre de l’Intérieur. «Le Pds voudrait vous rappeler que le fichier électoral ne peut garantir la transparence que si les formations politiques sont associées à son élaboration, en particulier le parti d’opposition le plus représentatif du pays, en l’occurrence le Pds, seul parti fort d’un groupe parlementaire d’opposition au sein de l’Assemblée nationale. En conséquence, le Pds réclame une place pleine et entière dans le processus d’audit du fichier électoral et de réforme des lois électorales, en dehors de toute coalition de partis», soutiennent Wade et Cie. Pour qui «l’ensemble des partis politiques présents à l’Assemblée nationale, et qui ont donc fait la preuve de leur représentativité électorale, devraient être représentés au moins par deux (2) membres au sein de la commission chargée du pilotage de l’audit» du fichier électoral.
«Le Frn était instrumentalisé à des fins politiques…»
Et si le Pds veut y aller seul, c’est parce qu’il a été échaudé par l’expérience des coalitions où les véritables objectifs des uns et des autres sont cachés et où tout finit souvent par des trahisons et des regrets, comme c’est le cas aujourd’hui avec le Front de résistance national. En ce sens, les libéraux précisent : «le jugement de l’histoire est implacable. Le Parti démocratique sénégalais, voyant que le Frn était instrumentalisé à des fins politiques pour justifier l’entrée au gouvernement d’une frange de l’opposition qui était membre de ce front, sous le couvert de ce dialogue, a quitté le Frn à l’époque. Aujourd’hui, l’histoire lui a donné largement raison sur les véritables motivations de cet appel au dialogue».
Macky Sall et son régime ont «fini d’installer notre pays dans une impasse politique»
Dénonçant entre autres un «simulacre d’audit du fichier électoral» organisé par le régime après les législatives, sa «démarche unilatérale», son refus de mettre en place un «organe véritablement indépendant» pour organiser les élections, la validation publique des listes électorales par les populations et l’accès des partis politiques à la liste et carte électorales définitives bien avant le scrutin, le parrainage qui avait servi à «éliminer injustement la plupart des candidats» dont de gros challengers, le Pds de conclure que Macky Sall et son régime ont «fini d’installer notre pays dans une impasse politique dont les conséquences, à terme, risquent d’être préjudiciables à tous».
Mbaye THIANDOUM