Pour préparer l'audience prévue ce matin au tribunal d’instance hors classe de Dakar, portant sur la réinscription de Ousmane Sonko sur les listes électorales, les Leaders et alliés du candidat Ousmane Sonko (Lacos) ont fait face à la presse pour rassurer les militants tout en les appelant au calme et à la sérénité. Ils ont profité de l’occasion pour évoquer l’affaire des 20 millions de dollars que Sonko aurait reçus, mais aussi le voyage de Amadou Ba en France, à quelques encablures de la présidentielle.
C’est devenu une tradition. Comme à chaque veille de procès de Ousmane Sonko, ses alliés déclinent devant la presse la marche à tenir. Hier, ces derniers ont appelé au calme et à la sérénité comme ils le font depuis un certain temps. C’est le coordonnateur Mamadou Lamine Dianté qui donne le ton. «Le ministre de l’Intérieur nous a envoyé des éléments tout à l’heure pour interdire notre conférence de presse. Nous avons alors défendu notre cause dans le calme pour leur faire comprendre que premièrement, c’est une activité privée, mais nous ne sommes pas les premiers à choisir ce lieu pour tenir une telle activité, Benno y est déjà passée. Et face à la force de nos arguments, ils ont rebroussé chemin. Néanmoins leur véhicule est toujours garé dehors», a laissé entendre M. Dianté qui appelle encore une fois les militants et sympathisants au calme et à la sérénité durant l’audience d’aujourd’hui.
Habib Sy : «inviter le candidat de Benno à Paris à 3 mois de la présidentielle, c’est de l’ingérence»
Pour Habib Sy, le voyage du Premier ministre et candidat de Benno en France est une insulte à la souveraineté du pays. «Nous n’avons pas fini de nous indigner de la nomination du Président Sall par le Président Macron comme envoyé spécial des 4P, que Amadou Ba candidat de Benno est invité à Paris au nom d’un prétendu séminaire intergouvernemental», lance M. Sy. Qui poursuit : «quand la France reçoit le candidat de Benno à trois mois de la présidentielle, comment veut-elle que nous opposition nous percevons cela ? Nous considérons cela comme une ingérence. Nous ne comprenons pas que la France qui a des difficultés un peu partout en Afrique, particulièrement en Afrique de l’Ouest, puisse se jouer d’un pays aussi stratégique que le Sénégal», fulmine Habib Sy, qui demande aux autorités de l’Etat français de respecter l’opposition sénégalaise.
El Malick Ndiaye : «Amadou Ba est le candidat de la servitude volontaire»
Le responsable de la communication de l’Ex Pastef quant à lui a choisi de parler de l’affaire des 20 millions de dollars de Qatar. «Matar Diop est allé au perchoir de l’Assemblée nationale pour accuser Ousmane Sonko. Nous savons tous que ce dernier était juste le bouc émissaire qui devait ouvrir la voie pour que d’autres suivent. Malheureusement pour lui, ces derniers n’ont pas accusé Sonko, mais plutôt Touba», précise-t-il.
Evoquant ensuite la visite du Premier ministre en France, El Malick Ndiaye traite Amadou Ba de «candidat de la servitude volontaire». Selon lui, ce dernier fera pire que Macky Sall. «Le Président Sall nous a certes traînés dans 12 ans de galère, mais nous ne l’avons jamais vu organisé une telle bamboula lors de ses voyages en emmenant la quasi-totalité des responsables de Benno pour les loger dans les hôtels de luxe, au moment où on nous parle de tension de trésorerie. Si les Sénégalais ne veulent pas vivre plus de galère, ils doivent faire de telle sorte que Amadou Ba ne puisse même pas être 3e lors de cette présidentielle», dit-il. A l’en croire, c’est la meilleure réponse à la France pour lui faire comprendre qu’on ne sera plus sous sa tutelle à partir de février 2024».
Pour le responsable de la communication de l’ex Pastef, malheureusement pour la France, elle a misé sur le mauvais cheval.
Pour ce qui est des déclarations de Me Moussa Diop, El Malick souhaite que les Sénégalais soient édifiés sur cette affaire. «Nous en avons marre des scandales à répétition. Le peuple doit savoir de quoi cela retourne. Il paraît que le procureur s’est autosaisi et une plainte a aussi été annoncée. Nous attendons la suite des événements ; nous espérons simplement que cela ne finira pas dans les oubliettes».
Évoquant l’affaire de la candidature de Ousmane Sonko, qui doit être vider par le tribunal hors Classe de Dakar ce matin, le responsable de la communication de l’ex Pastef soutient : «même si le tribunal nous déboute, ce n’est pas encore la fin. Nous irons en cassation avec, cette fois-ci, toutes les chambres réunies avec tous les magistrats, nous avons bon espoir que le droit sera dit. C’est pourquoi je dis que Ousmane Sonko reste et demeure éligible pour être le prochain président du Sénégal», assure-t-il avant de livrer le message de Ousmane Sonko, qui remercie et encourage encore une fois les militants et sympathisants, tout en leur demandant de continuer à tenir bon. «Ceux qui lui rendent visite lui font les comptes rendus de nos activités. Ousmane Sonko est très fier de tout ce que nous accomplissons pour ce projet. Il invite tout le monde à aller retirer sa carte d’électeur. Mais il voudrait aussi que nous soyons vigilants tout au long du processus. Il faudra voter massivement, mais plus important encore, il faut sécuriser le vote».
Pour conclure, El Malick Ndiaye pense que l’on doit arrêter de dire que la présidentielle, c’est la rencontre d’un homme avec son peuple, c’est plutôt l’adoption d’un projet par un peuple.
Dr Cheikh Tidiane Dièye
Ousmane Sonko a fait un malaise très grave et il a perdu connaissance
Toujours lors de la conférence de presse, le Dr Cheikh Tidiane Dièye a donné une information surprenante et qui n’augure rien de bon. «Les médecins, les avocats et ceux qui lui sont proches nous ont annoncé que Ousmane Sonko a fait un malaise très grave et il a perdu connaissance. Les médecins sont avec lui en train de le réanimer et de l’aider. Cela est d’une gravité inouïe», a déclaré Cheikh Tidiane Dièye, patron de «Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg» avant d’interppeller le Président Macky Sall et son gouvernement. Cheikh Tidiane Dièye dit les tenir pour «seul et unique responsable de l’intégrité physique et mentale de Ousmane Sonko».
Ndeye Khady DIOUF









