Journaliste et présentatrice vedette de sa propre chaine de télévision, la 7TV, Maimouna Ndour Faye a été agressée et poignardée à plusieurs reprises près de son domicile, dans la nuit du jeudi à vendredi, par un agresseur inconnu. Elle a été évacuée à l’hôpital et selon les médecins, son pronostic vital n’est pas engagé, malgré qu’elle a perdu beaucoup de sang. Cette attaque contre la patronne de la 7TV est condamnée jusqu’au-delà de nos frontières. Alors qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Quelles sont les premiers éléments de l’enquête. « Les Echos » apprend que l’agression a eu lieu exactement à 3h18, au moment où la journaliste était au téléphone avec le ministre Abdoulaye Saydou Sow. Aussi, l’arme du crime a été retrouvée sur place par les éléments de la Section de recherche à qui l’enquête a été confiée.
Les Sénégalais et plus précisément le monde des médias se sont réveillés hier dans l’émoi et la consternation. La raison : une attaque d’une rare violence contre la journaliste Maimouna Ndour Faye. « Maimouna Ndour Faye sauvagement agressée et poignardée devant son domicile. L’agresseur l’attendait après son émission de ce jeudi avec Farba Ngom. Elle a perdu beaucoup de sang et est aux urgences. Priez pour elle. Priez pour la liberté d’expression… c’est un de ses amis qui nous a alertés ». C’est cette déclaration du journaliste de Mamadou Awa Ndiaye, collaborateur de la victime, qui a été le premier à informer le grand public de cette histoire.
L’ami de la victime dont parle Mamadou Awa Ndiaye n’est personne d’autre que le ministre de l'Urbanisme, du Logement et de l'Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow. En effet, en rentrant chez elle après son émission, la journaliste parlait au téléphone avec le maire de Kaffrine. A son arrivée devant sa maison et après être sortie de sa voiture, la communication entre le ministre et la journaliste se poursuivit. Ainsi, quand elle a été attaquée a exactement 3h18mn du matin, l’appel entre les deux était encore en cours.
« Je me fais attaquer Abdoulaye, il va me tuer, il m’a tuée… », lançait désespérée la journaliste à l’endroit de son interlocuteur. C’est ainsi que le ministre a appelé des collaborateurs de la patronne de la chaine 7TV pour les inviter à aller porter secours à leur patronne qui venait de faire l’objet d’une agression.
Selon nos informations, Maimouna Ndour Faye doit encore la vie à sa bravoure. La bonne dame, dit-on, s’est vaillamment bagarrée avec son agresseur qui l’a par deux fois plaquée au sol pour tenter de lui porter ses coups de couteau. C’est parce que la journaliste s’est bien débattue que l’agresseur n’a pu la poignarder que sur le bras. L’agresseur lui a porté trois coups de couteau sur le bras.
Après son forfait, l’agresseur a oublié l’arme du crime dans sa fuite. Le couteau a été retrouvé sur les lieux de l’agression par les éléments de la Section de recherche à qui l’enquête a été confiée. Pour le moment, comme l’a fait savoir le ministre de l’Intérieur Sidiki Kaba, dans une sortie à la Rts, « l’agresseur n’a pas encore été arrêté ». Toutefois, le premier flic du pays se veut clair, « conformément aux directives de Son Excellence Macky Sall, président de la République, tout sera fait pour arrêter et juger l’auteur de cette agression ».
Témoignage de la bonne
Dans une vidéo en ligne, la femme de ménage de la journaliste a fait un témoignage. À l’en croire, c’est un peu après 3 heures du matin, dans la nuit du jeudi au vendredi, que quelqu’un a sonné à la porte. « Au début, je pensais que c’est madame [Maimouna Ndour Faye] parce que comme d’habitude, à chaque qu’elle rentre à la maison, elle sonne à la porte et je vais lui ouvrir. Mais cette fois, quand j’ai ouvert la première porte, je me rendu compte qu’il ne s’agissait pas de madame mais plutôt du gardien qui passe la nuit. Aussitôt, celui-ci m’a hélée pour venir au secours de madame me disant qu’elle a été agressée », a raconté la jeune femme.
Poursuivant, la bonne explique que quand elle est sortie, elle a vu sa patronne ensanglantée assise devant la maison. « Elle était noyée dans le sang. Il y’avait du sang partout. Elle criait à l’aide et quand je suis arrivée elle m’a demandé d’aller vite chercher un taxi. Et moi j’étais paniquée, j’étais tellement paniquée qu’au lieu d’aller chercher un taxi je suis allée demander à sa fille d’appeler son chauffeur. Mais le temps que son chauffeur vienne, notre voisin nous a transportées à l’hôpital. A l’hôpital, quand on est arrivé aux urgences, elle avait fini de perdre énormément de sang. Et pour dire vrai, avec sa fille nous croyions qu’elle était morte. Dans la voiture on avait plus d’espoir, on la suppliait de rester avec nous », a-t-elle témoigné en pleurs.
Sidy Djimby NDAO










