Face à la détérioration alarmante de l’état de santé de plusieurs détenus hospitalisés au Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, l’Ong Forum du justiciable a saisi, ce 9 décembre 2025, le Représentant régional du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme pour l’Afrique de l’Ouest. Dans une lettre officielle, son président Babacar Ba dénonce des violations graves du droit à la santé et appelle à une intervention urgente pour obtenir des libertés provisoires pour les personnes gravement malades.
La question des droits humains au Sénégal continue de provoquer de vifs débats, particulièrement autour du traitement réservé aux détenus politiquement exposés ou impliqués dans des dossiers sensibles. Malgré les alertes répétées de la société civile, la situation de certains prisonniers gravement malades reste préoccupante. Dans ce contexte, l’Ong Forum du justiciable a franchi un nouveau cap en saisissant directement le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme pour l’Afrique de l’Ouest.
Dans une lettre datée du 9 décembre 2025 et adressée à Robert Kotchani, Représentant régional du Haut-Commissaire, l’organisation dénonce des «violations du droit à la santé» affectant des détenus dont l’état, selon elle, est «incompatible avec le maintien en détention».
Au cœur de ce signalement figurent plusieurs personnalités actuellement hospitalisées au Pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, parmi lesquelles Farba Ngom, Maodo Malick Mbaye, Mabintou Diaby ou encore Khadim Ba. Tous présenteraient un état de santé jugé «gravement compromis», nécessitant un suivi médical constant impossible à assurer dans un cadre carcéral, même médicalisé. Le Forum du justiciable rappelle que le droit à la santé des personnes privées de liberté est une obligation internationale à laquelle le Sénégal a souscrit.
Dans sa correspondance, l’Ong formule deux demandes majeures : l’octroi immédiat de libertés provisoires pour les détenus dont la condition est incompatible avec toute forme de détention, et un rappel formel aux autorités sénégalaises de leurs engagements en matière de protection des personnes vulnérables. «Leur état nécessite des soins continus et une prise en charge médicale qui ne peut être assurée dans le cadre carcéral», insiste Babacar Ba, dans sa lettre adressée à l’Onu. L’organisation se dit prête à fournir tout complément d’information pour éclairer davantage le Haut-Commissariat sur la nature des violations alléguées.
Sidy Djimby NDAO













