Ousmane Sonko a tenu parole. Son tera meeting a connu une mobilisation et un engouement inédits. Le parking du stade Leopold Sedar Senghor était noir de monde samedi dernier. Comme à son habitude, il a fait feu de tout bois, bombardant ses détracteurs. Le Premier ministre demande même la dissolution de l’Apr par Diomaye Faye. Sur ses rapports avec le president Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko s’est voulu rassurant et met en garde tous ceux qui s’évertuent à les séparer. Il en a profité pour s’abattre sur la justice qu’il faut, dit-il, ‘’laver’’ et ‘’virer’’ Abdourahmane Diouf et Aminata Touré.
Désormais, la date du 8 novembre sera associée à l’exploit de Ousmane Sonko. Une démonstration de force avec la présence de plusieurs dizaines de milliers de militants patriotes venus des quatre coins du Sénégal et même de la de la diaspora. Tous les espaces aménagés pour l’occasion étaient pleins comme un œuf. Certains étaient même perchés sur les murs et arbres des environs pour ne pas manquer une minute du discours de leur leader.
Bien que le climat était assez clément par rapport à ces derniers jours, beaucoup de patriotes ont perdu connaissance, surtout ceux qui étaient devant le podium. Pour éviter que le pire ne se produise, le programme a été revu à la dernière minute, il n’y a eu qu’un seul orateur : Ousmane Sonko.
Pour le premier axe de son discours, relatif à l’État, Ousmane Sonko rappelle qu’ils ont traversé dix années particulièrement difficiles avant d’en arriver là. «Au début, nous étions moins de 10 personnes à croire au projet. Avec persévérance et abnégation, nous avons réussi à avoir ce que nous partageons aujourd’hui», déclare le leader de Pastef.
Sur le volet économie, le Premier ministre de rappeler les differentes stratégies et plans mis en œuvre depuis leur accession au pouvoir. Pour lui, le principal problème du Sénégal, c’est une économie forte et fiable. «L’autre problème, c’est le détournement des derniers publics pendant le passage de chaque régime. Celui de Macky Sall en est le champion. Ils nous ont laissé une situation indescriptible et ils osent encore nier l’existence de cette dette cachée. Normalement, tous ceux qui auront le cran d’aller sur les plateaux pour démentir doivent être jeter en prison», fulmine le premier ministre.
«L’Apr doit être dissout par décret»
A l’en croire, face à la complexité de la situation, le FMI propose la restructuration, qui va consister à déclarer le Senegal en faillite. «C’est cette situation catastrophique que l’ancien régime nous a laissé. Leur parti doit être dissous par décret. Ils n’ont plus place dans le Sénégal. C’est pour cela qu’ils ont tué, torturé et emprisonné des innocents», indique-t-il avant d’annoncer un autre grand rendez-vous ce 28 novembre au Grand théâtre, à l’honneur des victimes.
Pour éviter cette restructuration, souligne-t-il, Sonko rappelle avoir conçu le Plan de redressement économique et social. Le Pm d’assurer que l’Etat a été le premier concerné par les mesures redressement. «Nous avons réduit considérablement le train de vie de l’Etat. Pour le budget 2026, c’est moi-même qui ai fait l’arbitrage budgétaire. Nous avons enlevé toutes les dépenses relatives aux ateliers, voyages, l’achat de véhicules etc. Ces efforts vont se poursuivre avec la mise en place d’un comité des économies budgétaires qui va continuer à identifier toutes les dépenses non indispensables pour les annuler. Il y a aussi la création d’une centrale d’achat pour mettre fin aux gaspillages lors des achats de l’Etat», promet il.
«S’il n’y a pas de justice, que personne ne paie les impôts»
Ousmane Sonko de surfer sur l’occasion pour s’en prendre à certains alliés du gouvernement. «Il y a des politiciens ratés qui essaient de faire une récupération de notre victoire. Ils essaient de nous mettre en mal avec le peuple en nous accusant de vengeance. Celui qui veut se venger ne se rend pas au tribunal. Nous voulons juste que justice soit faite. S’il n’y a pas de justice, que personne ne paie les impôts. Que personne ne donne rien pour le Plan de redressement, ne venez plus répondre aux mobilisations», déclare Ousmane Sonko qui met en garde conte la reconduction des écarts sous leur propre régime. «Il faut que justice soit faite pour dissuader tous ceux qui tenteront de dilapider l’argent du contribuable. La justice n’appartient ni aux magistrats, ni aux politiciens, ni au Président de la République, ni au Premier Ministre, mais uniquement au peuple, au nom duquel elle est rendue», affirme Sonko.
Le Premier ministre d’évoquer ensuite le rapport de l’Ige sur Petrotim. «Ils avaient réussi à le retirer du circuit mais heureusement j’ai pu remettre la main dessus. J’ai transmis au President de la République une copie du rapport. Croyez moi, ce rapport est tellement accablant que les personnes qui y sont citées ne vont certainement pas dormir parce qu’ils savent qu’ils devront rendre des comptes», dit il.
«Le conseil constitutionnel, la Cour d’appel et la Cour suprême se sont tous entendus pour comploter contre ma candidature»
Parlant du rapport de l’Inspection générale des finances sur le Prodac, Ousmane Sonko affirme que Dieu est avec les justes. «Ils ont dit que le rapport n’existait pas. Et la Cour suprême, le Conseil constitutionnel et la Cour d’appel se sont tous entendu pour comploter contre ma candidature. Pourtant, c’est ce même rapport qui a conduit au port du bracelet électronique de Pape Malick Ndour et à la recherche du fugitif Mame Mbaye Niang. Le rapport est sur la table du procureur, sur celui du président des juges d’instruction du Pool financier» renseigne Sonko qui prévient ces magistrats : «ce sont les mêmes têtes qui continuent de croire pouvoir faire ce que bon leur semble. Eh bien ils se trompent lourdement», fulmine t-il.
Sonko accuse Mimi Touré et Abdourahmane Diouf
Pour lui, tous ceux qui prêchent pour le pardon faisaient partie de ceux qui les combattaient. «Ils pensent pouvoir isoler le President Bassirou Diomaye Faye et nous séparer. Ceux-là n’ont pas de place chez nous. Ils ne doivent exercer aucune responsabilité en notre sein. Ce ne sont pas des alliés sincères ni loyaux, sinon ils ne chercheraient pas à diviser Sonko et Diomaye», declare le Premier ministre qui assure que ces derniers vont quitter le gouvernement.
Poursuivant, Ousmane Sonko assure que les deux alliés les plus déterminés à le séparer de Diomaye ont un problème avec la droiture. «L’un d’eux a été épinglé par un rapport de l’Ige pour un montant de 2 milliards et quelques (allusion à Aminata Touré). J’ai d’ailleurs écrit au président de la République pour lui signaler que certains alliés ne pouvaient pas continuer à travailler avec nous. L’autre (allusion au Dr Abdourahmane Diouf), nous lui avons confié un ministère et j’ai découvert des micmacs concernant des marchés non conformes et des sursaturations. Nous l’avons donc changé de ministère en attendant d’auditer sa gestion. C’est la cause de toutes cette agitation», révèle le Pm.
Le leader de Pastef assure aux patriotes que le combat ne fait que commencer. «Le système que nous avons décidé de combattre est toujours là. Il est dans la justice, dans l’administration. Il y a des gens à la Cour suprême qui ont juré de nous mettre des bâtons dans les roue. Leur seul et unique problème, c’est Ousmane Sonko. C’est pourquoi il faut nous débarrasser de ces gens là pour mettre à leur place des gens compétents, sérieux et engagés».
Le Pm massacre Macky Sall
Concernant l’opposition, Ousmane Sonko estime que le régime actuel n’a pas d’opposants. «Tous ceux qui doivent s’opposer ont pris la fuite. Au lieu de rester au Maroc et de balancer des vocaux, (allusion à Macky Sall) il ferait mieux de rentrer et de descendre sur le terrain. Il n’habite pas au Maroc, c’est ici à Mermoz qu’il habite», indique Ousmane Sonko qui promet que le Pastef aura 90% lors des prochaines élections locales.
«La coalition Diomaye sera restructurée autour de Pastef»
Après avoir rappelé le contexte de sa démission de la coalition Jotna après la Presidentielle de 2019, Sonko insiste sur le fait que Pastef ne quittera pas la Coalition Diomaye Président. Selon lui, en politique, une coalition se structure autour du parti majoritaire au pouvoir. «La coalition sera structurée autour de Pastef les patriotes. Il y a une quinzaine d’alliés qui ont choisi de fusionner leur parti avec Pastef. La Coalition Diomaye Président sera donc restructurée, et les alliés déloyaux seront écartés pour retrouver leur place médiocre en politique. Ceux qui pensent pouvoir manipuler entre Sonko et Diomaye pour se refaire une santé en politique, c’est peine perdue», dit il avant de préciser que la seule et unique présidente de cette coalition ‘’Diomaye Président’’ est Aida Mbodji.
«Le président Diomaye n’a pas besoin d’alliés de la 25e heure pour gouverner, alors qu’il revienne au parti…»
Pour ce qui est des accusations concernant les fonds politiques, Ousmane Sonko défie quiconque d’aller sur un plateau télé pour affirmer et «assumer qu’il a des fonds politiques de neuf milliards», lance t-il.
Abordant sa relation avec Diomaye Faye, Sonko tempère : «certains s’attendent à une rupture entre le President Bassirou Diomaye Faye et moi mais je peux vous assurer que je n’en serai pas la cause. Et connaissant le President Diomaye, il ne fera jamais rien pour provoquer cette rupture. Comme je l’avais dit quand je le proposais comme candidat, nous avons des convergences de vues sur beaucoup de choses tout comme nos points de vue divergent sur certaines choses. Néanmoins nous cheminons ensemble depuis longtemps. C’est notre force», clame Sonko qui ajoute, à l’endroit du chef de l’Etat : «Pastef a les moyens de gouverner confortablement. Le président Bassirou Diomaye Faye n’a pas besoin d’alliés de la 25e heure. Alors qu’il revienne dans le parti, s’accompagne du parti et des alliés fidèles et loyaux. Il aurait pu être là avec nous mais il y avait des impératifs à régler. Lors de la prochaine rencontre, il viendra présider la séance et aura 30 minutes pour discuter avec vous», a conclu Sonko.
Nd. Kh. D. F
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