Les ordonnances de prorogation répétitives ont porté à croire que l’enquête n’allait jamais se terminer. Mais, La Commission d’instruction près la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a finalement décidé d’en finir avec cette affaire. Le juge Cheikh Ahmed Tidiane Bèye et son équipe viennent, en effet, de boucler l’enquête dans le dossier Aïda Ndiongue. Depuis hier, des avis ont été envoyés aux parties, leur annonçant que l’enquête est terminée. Les avocats ont trois jours pour faire leurs observations, avant que les magistrats instructeurs ne communiquent le dossier au Procureur spécial pour règlement. Restera alors au Procureur spécial, Abdoulaye Diagne, de voir s’il faut faire un réquisitoire supplétif ou non, laissant alors aux juges d’instruction de la Crei le choix de renvoyer le dossier devant la Cour présidée par Henry Grégoire Diop ou alors de rendre une ordonnance de non-lieu.
Aïda Ndiongue va enfin lancer un ouf de soulagement. Depuis environ trois ans, l’ancienne sénatrice est comme dans un tunnel interminable et dans le noir le plus total. La Commission d’instruction, pour sa part, semblait se trouver face à une impasse. A 17 reprises, les magistrats instructeurs ont prorogé l’enquête au motif qu’ils n’ont pas reçu le rapport de l’expert. Mais, à chaque ordonnance de prorogation, la Commission d’instruction confiait au même expert la même mission. Ce qui a irrité les conseils d’Aïda Ndiongue, pour qui, les juges d’instruction violaient le Code de procédure pénale, en agissant de la sorte.
Seulement, l’expert Abdoulaye Dramé, qui était chargé de faire l’audit des marchés et de rendre ses conclusions, «refusait» toujours de déposer ses conclusions. Des sources ont révélé, en effet, que l’expert ne voulait pas déposer son rapport, car il n’avait pas reçu ses honoraires.
Ce n’est qu’au mois de novembre dernier que l’homme de l’art a déposé ses conclusions. Aïda Ndiongue a été alors invitée à faire des observations. Ce qui a été fait. Une autre phase va alors s’entamer avec la clôture du dossier. Bientôt, il sera question des 47 milliards de francs appartenant à Aïda Ndiongue et que l’ancienne Premier Ministre Mimi Touré avait inclus dans les avoirs encaissés par l’Etat du Sénégal dans la traque des biens mal acquis.
Alassane DRAME