L’adoption hier d’une loi d’interprétation par l’Assemblée nationale du Sénégal continue de susciter des réactions vives au sein de la classe politique et de la société civile. Dans une déclaration à charge contre le régime, Thierno Bocoum, ancien parlementaire et président du mouvement Agir, a dénoncé «un texte destiné à exonérer certains acteurs politiques de leurs responsabilités judiciaires» et accusé Pastef de commettre le délit de “recel de malfaiteurs”.
Dans sa déclaration, Thierno Bocoum accuse la majorité parlementaire issue de Pastef d’instrumentaliser le droit pour se protéger elle-même. Il pointe du doigt ce qu’il perçoit comme une manœuvre législative visant à contourner les procédures judiciaires et à assurer l’impunité de certaines personnalités politiques. L’ancien député s’insurge contre une tendance qu’il juge dangereuse : celle d’un pouvoir législatif qui s’arroge un rôle judiciaire en tentant de “prédire l’interprétation de la loi” et de se substituer aux juges. Selon lui, ce procédé fragilise l’État de droit et remet en cause le principe fondamental de séparation des pouvoirs.
Une loi controversée
Le leader du mouvement Agir insiste sur le fait qu’“aucun crime, aucun délit ne doit échapper à la justice, aucun”. Il reproche à la majorité actuelle de chercher à “s’auto-amender, s’autoexclure et se placer au-dessus de la loi”. Une telle dérive, selon lui, met en péril les fondements républicains du Sénégal.
Sidy Djimby NDAO










