Dans un contexte où beaucoup de jeunes, peut-être plongés dans une sorte de désespoir ou de manque de repères, bravent la mer à leurs risques et périls, à la recherche d’un supposé Eldorado, la Global Entrepreneurship Week (Semaine mondiale de l’entrepreneuriat) vient à son heure. C'est justement dans ce cadre que Jokkolabs et l’Usaid ont animé une conférence de presse pour demander à l’Etat du Sénégal de s’appuyer sur l’entrepreneuriat pour régler le problème du chômage et afin stopper l’hémorragie de l’émigration clandestine.
Dans un contexte de désespoir ou de manque de repères pour beaucoup de jeunes qui bravent la mer à la recherche d’un supposé Eldorado, L’Usaid et Jokkolabs offrent de nouvelles opportunités à la jeunesse sénégalaise. En prélude à la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat dont le thème de cette 12e édition est « L’entrepreneuriat pour tous », le responsable adjoint chargé de l’entrepreneuriat et de l’investissement à l’Usaid, El Hadj Malick Soumaré, a fait une plaidoirie pour que l’Etat solutionne le manque d’emplois. « Je pense que l’État du Sénégal doit pouvoir s’approprier définitivement la question entrepreneuriale, pour pouvoir solutionner la question de l’émigration clandestine, booster l’entrepreneuriat au Sénégal, mais aussi favoriser le développement économique », a-t-il souligné. Et d’ajouter : « si nous prenons l’exemple des chiffres de 2018 des nouveaux diplômés qui sont plus de 270.000 et si on calcule cela durant les 4 dernières années, cela veut dire qu’il y a 2 millions de jeunes diplômés qui n’ont pas de travail et cela peut expliquer ce que l’on est en train de vivre avec l’émigration clandestine ». Pour lui, l’entrepreneuriat doit être un levier sur lequel l’Etat doit s’appuyer pour accompagner les jeunes. « Cela nécessite de faire des campagnes de sensibilisation afin que les entrepreneurs soient conscients et aient connaissance de tous les dispositifs susceptibles de les appuyer dans leurs activités ou dans leur parcours entrepreneurial », dit-il.
Il a suggéré aussi dans cette démarche un accompagnement « non financier » pour « structurer et pour formaliser » les activités.
Pour El Hadj Malick Soumaré, ces entrepreneurs doivent aussi bénéficier d’un accompagnement financier leur permettant d’acquérir du matériel ou recruter « de la bonne ressource humaine ». Cela permettra, a-t-il fait savoir, de « pouvoir prétendre au développement de leurs activités économiques ».
Le fondateur de Jokkolabs, une initiative sénégalaise à but non lucratif, visant à fédérer, inspirer, guider, connecter et engager les jeunes dans l’entreprenariat, Karim Sy, a déclaré que « cette rencontre est une belle occasion pour inspirer et inciter les participants, notamment les jeunes, à explorer leur potentiel d’auto-entrepreneurs et d’innovateurs, via des activités locales, nationales et internationales pour prendre leur destin en main » ; mais, dit-il, vu le contexte des élections législatives qui s’approchent, « la vie politique ne doit pas bloquer la vie économique du Sénégal ». Et d’ajouter : « la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat est un événement international incontournable pour tous les acteurs qui veulent inspirer, promouvoir et accompagner le développement d’une culture de l’entrepreneuriat et de l’innovation dans le monde ».
Marième NDIAYE