Le président sénégalais Bassirou Diomaye Diakhar Faye a profité du sommet invité par le locataire de la Maison Blanche pour livrer un discours qui n’a laissé personne indifférent. S’il a fermement plaidé pour un nouveau partenariat économique équilibré entre l’Afrique et les États-Unis, c’est surtout sa proposition inattendue à Donald Trump qui a retenu l’attention : la création d’un parcours de golf international sur la Petite-Côte sénégalaise. Rejet catégorique de ce dernier avec un mou dédaigneux.
Un clin d’œil diplomatique assumé à la passion bien connue de son hôte américain pour le golf, que certains jugeront stratégique, d’autres franchement ridicule, au vu des défis sociaux et économiques qui traversent le Sénégal. «Pourquoi ne pas imaginer ensemble un projet emblématique : un parcours de golf de classe mondiale sur la Petite-Côte sénégalaise, à seulement 6h de vol de New York ou Miami ?», a lancé Bassirou Diomaye Faye en conclusion de son discours, dans une tentative originale de lier sport, tourisme, diplomatie et coopération économique.
Trump ironise : «Sympa… c’est un long voyage juste pour montrer mes compétences»
Une proposition inattendue, à laquelle Donald Trump a répondu avec son style bien connu : "Sympa… c’est un long voyage juste pour montrer mes compétences", a-t-il lancé, sourire en coin, avant d’ajouter : «Merci beaucoup. Très gentil. Je ne savais pas que je serais reçu aussi chaleureusement. C’est formidable". Une réponse teintée de flatterie et de prudence, entre reconnaissance diplomatique et ironie légère. Si Trump n’a rien promis, l’échange aura eu le mérite de détendre l’atmosphère.
Une audace qui divise
Si l’idée a pu faire sourire dans les cercles diplomatiques, elle suscite des interrogations au Sénégal. Le pays, confronté à des urgences liées à l’emploi, à l’éducation ou à la santé, peut-il réellement faire du golf une priorité ?
Un analyste politique basé à Washington nuance : «c’est un coup de communication, pas une politique publique. Le Président a voulu marquer l’esprit de son interlocuteur. Mais sur le fond, l’essentiel du discours portait sur l’investissement et la stabilité.»
Ce qu’il faut vraiment retenir du discours de Diomaye Faye
Au-delà de cette touche personnelle insolite, le Président sénégalais a présenté une vision claire des axes de coopération économique souhaités avec les États-Unis. Deux projets majeurs ont été mis en avant.
Ressources naturelles et énergie
Le Sénégal ambitionne une collaboration approfondie avec l’US Geological Survey pour évaluer son potentiel minier. La découverte de plusieurs milliards de mètres cubes de gaz est vue comme une opportunité clé pour l’économie nationale et les investisseurs étrangers.
Hub numérique en bord de mer
Un projet de zone technologique de 40 hectares à Dakar, tournée vers l’innovation, est en cours. Le chef de l’État a invité les grandes entreprises américaines du numérique à venir y investir, misant sur la stabilité politique, la jeunesse dynamique et l’ouverture technologique du pays.
Une Afrique actrice de la paix mondiale
Dans son intervention, Diomaye Faye a également salué les efforts des États-Unis pour la résolution du conflit en République Démocratique du Congo. Il a réaffirmé l’engagement de l’Afrique pour la paix, notamment au Soudan, en Libye et dans le Sahel, rappelant que la stabilité est la condition première d’un développement durable.
Le message clé aux investisseurs américains
Le Président a tenu à rassurer les partenaires internationaux en soutenant que « le Sénégal dispose d’institutions solides, d’une démocratie vivante et d’un cadre réglementaire prévisible que nous nous efforçons de renforcer. » Un signal fort envoyé aux milieux d’affaires américains, au moment où l’Afrique cherche à mieux valoriser son potentiel dans un monde géopolitiquement mouvant.
Samba THIAM
INSOLITE : DÈS LE DÉBUT DE L’AUDIENCE
Donald Trump presse ses invités et leur demande de décliner leur identité et leur pays
Donald Trump a une nouvelle fois illustré son mépris envers les dirigeants africains. En pressant un chef d’État de conclure rapidement et en demandant aux autres de décliner leur identité et leur pays avant de parler. "On va devoir aller un peu plus vite parce que nous avons un programme chargé. Si je pouvais avoir votre nom et votre pays, ce serait super", dira Donald Trump. Et d’ajouter : "merci de décliner votre nom et votre pays".
Ce comportement condescendant, teinté d’arrogance, réduit la valeur symbolique de ces rencontres à de simples opérations de communication. Ce mépris répété envers les représentants du continent africain rappelle l’urgence pour nos dirigeants d’exiger considération et égalité dans toutes les instances internationales.
ST













