Le Syndicat national des travailleurs des postes et télécommunications (Sntpt) a adressé une lettre ferme à la Direction générale de La Poste pour dénoncer des contrevérités, des contradictions et l’absence totale d’avancées dans la mise en œuvre du plan de départs négociés. Le syndicat accuse l’administration et le ministère de tutelle de blocage et de dilatoire.
Le Syndicat National des Travailleurs des Postes et Télécommunications (Sntpt) est sorti de sa réserve. Dans une lettre publiée le 27 novembre 2025, son Secrétaire général, Ibrahima Sarr, a répondu à une note de la Direction générale portant sur le processus de mise en œuvre du plan de départs négociés au sein de La Poste. Le syndicat estime que des contrevérités ont été avancées par la Direction sur l’état réel des discussions et l’implication du ministère de tutelle.
Le Sntpt rappelle qu’au cours de la séance du Conseil d’administration du 21 novembre, la Direction avait soutenu que le ministre était en parfaite phase avec les propositions faites par les partenaires sociaux. Or, selon le syndicat, cette affirmation a été démentie quelques jours plus tard lors d’une réunion regroupant l’ensemble des syndicats. Le syndicat souligne qu’il y a eu un changement de position de la Direction, qui aurait reçu des instructions allant à l’encontre des engagements évoqués auparavant.
Dans sa réplique, le syndicat accuse l’administration générale de contradictions répétées, de confusions délibérées et, parfois, de tentatives de diffamation envers ses représentants. Il précise avoir été le premier à proposer un cadre formel de négociation, avec un Conseil interministériel, un calendrier clair et des responsabilités bien définies. Une correspondance aurait même été adressée au Secrétaire général du Gouvernement pour la mise en place d’un comité de suivi, mais cette requête serait restée sans suite. Pour le syndicat, le constat est sans ambiguïté : le niveau de réalisation des engagements est nul.
Le ton se durcit sur la question des droits légaux. Le Sntpt dénonce les propos de la Direction qui qualifierait certaines indemnités de simples accessoires. Le syndicat rappelle que les indemnités de préavis, de congés ou de départ sont consacrées par les textes en vigueur et ne peuvent faire l’objet d’aucune négociation. Il rejette également les allégations de forfaiture en affirmant qu’elles ne reposent sur aucun fondement.
Dans sa conclusion, le syndicat accuse la Direction de s’inscrire dans une stratégie dilatoire destinée à retarder la mise en œuvre des engagements. Il insiste sur son attachement au dialogue social, mais prévient que cela ne se fera pas au détriment des droits des travailleurs. Le syndicat affirme qu’il restera ferme dans la défense des intérêts du personnel, sans intimidation ni confusion.
Cette sortie du Sntpt intervient dans un contexte social déjà tendu au sein de La Poste et laisse augurer une possible escalade si les autorités de tutelle ne prennent pas en charge les revendications exprimées.
Samba THIAM
Encadré
La mise au point à l’origine de la missive adressée au ministère de tutelle
Dans un contexte de réformes profondes à La Poste, la direction rappelle qu’aucune équipe n’a jamais bénéficié d’un soutien aussi affirmé de l’État. La Directrice des Postes, Coumba Seck Niass, appelle à la responsabilité et à l’unité pour mener à bien la modernisation de l’institution. Selon la Directrice des Postes, Coumba Seck Niass, jamais l’entreprise n’a bénéficié d’un engagement aussi fort et aussi clair de la part de l’État. Elle rappelle que le Conseil interministériel du 1er septembre 2025, présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko, constitue une première historique pour l’institution. Un signal, dit-elle, de volonté politique, de considération et de détermination à remettre durablement La Poste sur la voie de la performance. Face aux contestations et aux inquiétudes exprimées ces derniers jours, la direction martèle qu’il n’est pas question d’un plan social, mais bien d’un plan de départ négocié avec chaque travailleur. Les critères de sélection n’ont pas été modifiés, affirme-t-elle, rejetant ainsi toute idée de rupture unilatérale des engagements initiaux. Entraver le processus aujourd’hui serait “irresponsable”, prévient-elle, au regard des enjeux et des sacrifices consentis par l’État et les partenaires.
S.THIAM













