Des coups et blessures volontaires réciproques, c'est ce qui a opposé Mame Diarra Niang et sa tante Adja Amy Bèye. La première nommée a été condamné hier à 6 mois de prison assortis du sursis par le juge du tribunal d'instance de Dakar tandis la nièce comparaîtra devant le tribunal pour enfant.
La cohabitation entre Adja Amy Bèye et sa nièce Mame Diarra Niang n'est pas de tout repos. Logeant dans une même maison aux Hlm, ces deux parents ont des relations très tendues qui parfois aboutissent à des bagarres. Car, par le passé, elles se sont bagarrées jusqu'à ce qu'elles se retrouvent en garde à vue toutes les deux. Heureusement, l'affaire s'en était tout simplement limitée là, avant qu'elles ne soient libérées. Mais, il paraît que cette journée de garde à vue ne leur a pas servi de leçon, car elles ont continué à se chamailler jusqu'à se blesser mutuellement. Pour cette fois-ci, les hostilités ont démarré lorsque la tante l’aurait traitée d’anthropophage. C'est à la suite de leur bagarre, qu'elles ont été toutes les deux arrêtées puis inculpées pour des faits de coups et blessures volontaires réciproques ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 10 jours pour chacune d'elle.
Revenant sur leur différend devant le tribunal d'instance des flagrants délits de Dakar où elles comparaissaient, hier, l'élève en classe de 4eme âgée de 17 ans et mère célibataire, Mame Diarra Niang a révélé que sa tante les a taxés de sorciers. «C'est mon enfant qui est parti dans son appartement. Mais, quand je suis allée le récupérer, elle m'a insultée en nous traitant d’anthropophages. Elle s'est attaquée à moi et m'a blessée à la main, sur la tête, les doigts et la figure. Quant à moi, je lui ai administré des coups avec une barre de fer», a soutenu cette prévenue qui porte un bandage à la main droite, devant son civilement responsable. Pour sa tante, Adja Amy Bèye qui traine des blessures sur la paume de sa main gauche, sur l'avant-bras de sa main droite, sur son pied et sa tête, elle a aussi déclaré avoir blessé sa nièce. Cette commerçante, mère de 3 enfants et mariée, a indiqué avoir lui aussi répliqué suite aux coups que lui infligeait Mame Diarra Niang.
La représentante du procureur, très en colère contre elles, a confié que chacune d'elles pouvait tuer son prochain. Sollicitant ainsi la peine de 6 mois de prison assortis du sursis contre la tante, la parquetière a laissé entendre avoir requis ladite sanction pour tout simplement aller dans le sens de l'apaisement, puisqu'elles partagent la même maison. Plaidant à titre principal la relaxe pure, le conseil de Adja Amy Bèye a aussi demandé à titre subsidiaire une application bienveillante de la loi pour elle. «Les prétentions de la partie civile doivent être assises sur des bases solides et véridiques. Ce qui s'est passé, c'est que ma cliente s'est tout simplement défendue. Elle souffre de pathologie cardiaque et elle aurait pu mourir de ces attaques. Dire qu'elle est atteinte et convaincue des faits de Cbv, je ne le pense pas. Dans le cas d'espèce, on est dans le cadre de la légitime défense», a lancé la robe noire avant que le tribunal ne condamne Adja Amy Bèye à la peine requise par la procureure. S'agissant de sa nièce Mame Diarra Niang, elle comparaîtra devant le tribunal pour enfant.
Fatou D. DIONE
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