Idrissa Guèye connaît une légère baisse de régime après des débuts tonitruants sous le maillot du PSG. Si son apport reste précieux pour la formation de Thomas Tuchel, la question de son positionnement revient cependant à la surface quand il n'affiche pas son meilleur rendement dans le rôle de relayeur auquel l'entraîneur parisien l'a assigné.
C'est le revers de la médaille. Quand un joueur commence par être époustouflant, son premier coup de pompe se remarque immédiatement. Idrissa Guèye est un peu dans ce cas. Le milieu du PSG est pourtant loin d'afficher un niveau insuffisant en ce moment. Mais, il donnait tellement l'impression de marcher sur l'eau lors de ses premiers matchs avec le club de la capitale que la différence de rendement saute fatalement aux yeux. Ses deux matchs face au Real de Madrid traduisent le phénomène, même si c'est à l'extrême. À l'aller le joueur recruté à Everton cet été avait enchanté le Parc des Princes. Omniprésent, intraitable dans les duels, tranchant en attaque, il avait signé un récital et incarné l'éclatant succès parisien avec Angel Di Maria (3-0). Au retour à Madrid, il est passé totalement au travers. Perdu sur le terrain, dominé physiquement et surtout techniquement par les milieux du Real, le Sénégalais avait cédé sa place dès la mi-temps.
Toujours essentiel, moins impérial
Entre ces deux performances diamétralement opposées, il y a un juste milieu. Guèye est toujours indispensable à l'entrejeu parisien. «Pour protéger Angel Di Maria ou Pablo Sarabia, mais également Thomas Meunier, qui aime attaquer, Il peut combler ce demi-espace si les autres attaquent», disait Thomas Tuchel au micro du site Eurosport. Mais depuis sa blessure à l'aine, qui l'avait écarté des terrains durant trois semaines, fin octobre, l'ex-Toffee est plus souvent mis en difficulté, notamment face à des joueurs vifs et véloces, selon toujours Eurosports. «Oui, je le sens, tout le monde le voit aussi», a confirmé l'international sénégalais après le succès peu convaincant face à Nantes (2-0), en milieu de semaine dernière. «Je reste un humain, ça arrive à tout le monde d'avoir des coups de mou. C'est mon cas. J'essaie de faire de mon mieux, de rester le plus simple possible, de gratter des ballons même si ce n'est pas facile. Ça va passer».
Guèye et la question du poste
Les dernières prestations de Gana, désormais moins autoritaire, ont soulevé la question de son positionnement, alors que le PSG a souvent manqué d'idées, à la création, depuis son retour, selon Eurosport. Évidemment moins à l'aise techniquement que Marco Verratti (52% de dribbles réussis, contre 86% pour l'Italien), il est malgré tout constamment aligné en relayeur, devant Marquinhos. Lui assure «ne pas avoir de préférence», même s'il a fait toute sa formation au poste de sentinelle. Et Tuchel n'a pas l'intention de changer la formule : «j‘ai l’impression qu’ils sont très complémentaires». Le retour de Neymar, joueur le plus remuant du Parc en milieu de semaine, pourrait de nouveau masquer ce déficit, et permettre à Guèye de se recentrer sur son registre. Le stage hivernal prévu au Qatar, après les fêtes, durant laquelle une préparation physique d'appoint sera effectuée sous des températures plus clémentes, pourrait aussi l'aider à retrouver son volume de jeu. Et toute l'équipe en profitera. C'est lui qui le dit : «Quand ça va revenir, on sera là, encore plus fort».