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PR ALASSANE DIEDHIOU, RECTEUR DE L'UNIVERSITÉ ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR ET RESPONSABLE DÉPARTEMENTAL PASTEF : «Nous ne sommes pas prêts à accueillir Doudou Kâ comme allié, cela passerait très mal au niveau de la base»



PR ALASSANE DIEDHIOU, RECTEUR DE L'UNIVERSITÉ ASSANE SECK DE ZIGUINCHOR ET RESPONSABLE DÉPARTEMENTAL PASTEF : «Nous ne sommes pas prêts à accueillir Doudou Kâ comme allié, cela passerait très mal au niveau de la base»

 
 
Pas de place pour Doudou Ka dans le Pastef de Ziguinchor. C’est le nouveau recteur de l’Université Assane Seck de Ziguinchor et responsable Pastef dans le Département qui l’assure dans cette interview. Le professeur Alassane Diédhiou assure que le Pastef n’est pas prêt à accueillir Doudou Ka comme allié. «Cela passera très mal au niveau de la base, vu les violences physiques qu’il nous a fait subir», dit-il.
 
 
 
 
 
Les Echos : Comment avez-vous appris votre nomination ?
 
Alassane Diédhiou : A la télévision, par le communiqué du Conseil des ministres.
 
 
 
 
Votre appartenance au Pastef ne dérangeait-il pas les recteurs et ministres avec qui vous travailliez ?
C’est arrivé. En tant que membre du Pastef, il y avait une certaine méfiance avec mes supérieurs. Malgré tout, je faisais correctement mon travail.
 
Vous attendiez-vous à cette nomination ?
Depuis 2021, la nomination des recteurs se fait suite à un appel à candidature. Donc, elle dépend en grande partie du dossier soumis.
 
Comment avez-vous intégré le Pastef ?
J'ai intégré le Pastef sur initiative personnelle après avoir écouté les discours de Sonko.
 
Vous étiez candidat pour le poste de coordinateur communal de Pastef Ziguinchor. Allez-vous y renoncer ?
Bien avant cette nomination, j’avais décidé de ne plus me présenter à une nouvelle élection. Entre-temps, le parti a décidé de geler les renouvellements des instances.
 
 
 
Donc, c’est des regrets que vous ressentez ?
Non, je ne regrette pas, mais je mesure l'ampleur des difficultés.
 
Comment se porte Pastef Ziguinchor ?
Le parti se porte très bien, depuis les élections locales de 2022. Sans être trop prétentieux, c’est le seul parti qui a une vie politique à Ziguinchor.
 
Comment avez-vous conquis Ziguinchor qui était le grenier politique de Baldé ?
Les populations ont adhéré spontanément au discours de Ousmane Sonko. En 2019, le ralliement de Baldé à Macky Sall lui a fait perdre son électorat, qui n’est plus retourné à l’Ucs.
 
Comment préparez-vous les législatives ?
Nous préparons activement cette campagne. Nous allons mener du porte à porte. Le mot d'ordre est de gagner très largement pour remporter non seulement le département et apporter fortement au score de la liste proportionnelle.
 
 
Comment se sont passées les investitures ?
 
Nous avons reçu beaucoup de candidatures, c’est le parti qui a tranché. Tout le monde a accepté les choix faits.
 
 
Est-ce que vous êtes prêts à accueillir Doudou Kâ comme allié ?
Non. Cela passera très mal au niveau de la base, vu les violences physiques qu’il nous a fait subir.
 
 Pendant les moments braises, vous aviez réussi à bunkeriser le domicile de Sonko. Comment se sont passés ces moments de résistance ?
Ce sont les moments les plus difficiles du PASTEF à Ziguinchor. La vie à Ziguinchor était très tendue. On craignait à tout moment de revivre la situation des années après 1983 en Casamance. Heureusement, avec le départ de Ousmane Sonko pour sa caravane de la liberté, ce blocus a été levé ce qui a fait baisser la tension à Ziguinchor.
 
Est-ce la raison piur laquelle Sonko a décidé de quitter la région ?
Non, il a quitté parce ce qu'il y avait en ce moment un travail au niveau du F24. Ce front comptait sur Sonko pour dérouler ses premières activités. La suite on la connaît ce front est mort après l'emprisonnement de notre leader.
 
Ziguinchor a perdu plusieurs de ses fils, comment comptez-vous panser ces plaies de ces familles ?
Il faut justice pour tous ces morts. Tout le monde doit savoir pourquoi et qui a donné l’ordre de tirer à balles réelles sur des manifestants.
 
Comment accompagnez-vous les blessés et les familles des victimes ?
Nous avons une cellule de suivi qui est en contact permanent avec les blessés et les familles de victimes. Nous apportons de temps à temps des fonds de secours. Cette assistance continue toujours. Je crois savoir que le gouvernement est dans une dynamique d'indemnisation.
 
Propos recueillis par
Baye Modou SARR
 
LES ECHOS


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