Khalifa Sall est clair : l’Etat de droit au Sénégal a été fortement agressé, notamment avec la décision prise par le chef de l’Etat de reporter la présidentielle le 3 février dernier. Aussi, a-t-il promis la restauration de l’Etat de droit qui passe par une Assemblée renforcée, une Justice indépendante, un gouvernement responsable, etc. Contre les théoriciens de la vice-présidence, il opte pour un Premier ministre renforcé.
Khalifa Sall a profité de son passage à Joal pour magnifier l’Etat de droit légué par le premier président du Sénégal, opposé à ce qui se passe sous le régime de Macky Sall, notamment ce qui s’est passé le 3 février dernier avec le report de la présidentielle du 25 février. «Ce qu’on a vécu le 3 février ne doit plus jamais se reproduire. C’est une date à marquer d’une pierre noire dans l’histoire politique de ce pays. Si je suis élu président, je vais construire un Sénégal nouveau dont les fondements reposent sur des principes, sur l’éthique, pour conforter le legs des pères fondateurs», a promis le candidat de Khalifa Président qui compte se baser sur les conclusions des Assises nationales et les propositions de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) pour construire des institutions fortes. «Nous voulons construire un Etat de droit, des institutions fortes. Aucun président de la République ne pourra, pour des raisons politiques ou pour solder des comptes personnels, user de l’appareil du pouvoir pour envoyer ses adversaires en prison. Nous allons réformer l’Etat», ajoute Khalifa Sall. « Si je suis élu, je ferai en sorte que mes pouvoirs soient limités en rééquilibrant les pouvoirs de chaque institution. Le Premier ministre sera renforcé parce que j’ai tiré les leçons de 1962. Avec un vice-président élu au suffrage universel, tout le monde connaît la dualité que cela peut induire à la tête de l’Etat. C’est pourquoi je milite pour un président de la République et un Premier ministre, chef du gouvernement», explique Khalifa Sall qui prend l’exemple de la France avec l’article 20 de la Constitution française. « C’est ce que je veux faire au Sénégal : un président simple au lieu d’un président roi qui a droit de vie et de mort sur les gens. Un Premier ministre responsable entièrement et pleinement devant l’Assemblée nationale. Une Assemblée nationale réformée avec un pouvoir de censure sans contraintes, un pouvoir de changer et de réorienter le budget. C’est ce qui instaure l’équilibre», annonce l’ancien maire de Dakar persuadé que le fondement de l’Etat de droit, c’est la justice. «Je ne serai pas le président du Conseil supérieur de la magistrature (Csm), je vais prendre mes distances par rapport au Csm. Réformer la justice, c’est affranchir le parquet de l’autorité de la chancellerie. Le parquet sera désormais libre sans que la chancellerie ou l’autorité gouvernementale n’interfère dans son travail. Le Conseil constitutionnel sera aussi renforcé et composé de magistrats, de professeurs d’universités et autres identités remarquables élus par leur corporation», fait remarquer Khalifa Sall. «On va construire un Etat austère, efficace et efficient», dit-il.
M. CISS











