Alors qu’il prenait la parole lors de la plénière à l’Assemblée nationale sur le projet de loi portant suppression du Hcct et du Cese, Abdou Mbow a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Le patron du groupe majoritaire justifie sa décision par «les scandales qui éclaboussent le gouvernement» et par «un Premier ministre qui refuse de venir débattre avec la représentation nationale». Concernant le projet de loi, Abdou Mbow assure qu’il n’y a aucune urgence.
Le Sénégal se dirige directement vers une crise politique. En effet, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar a annoncé, devant l’Assemblée nationale qui était en plénière ce lundi, qu’il va déposer avec son groupe une motion de censure pour faire tomber le gouvernement dirigé par le Premier ministre Ousmane Sonko. Pour lui, le Sénégal ne mérite pas «un gouvernement qui est aujourd'hui dans des scandales», qui est dirigé par «un Premier ministre qui n'accepte pas de venir débattre avec la représentation nationale». « […] Mes chers collègues, après avoir constaté tout cela, dès demain, (ndlr, aujourd’hui) à la première heure, avec mon groupe, je vais déposer une motion de censure pour faire tomber le gouvernement», a martelé le camarade de Macky Sall. Et de laisser penser que sa motion de censure a toutes les chances d’aboutir : «[…] j'ai discuté avec des collègues, parce que ce gouvernement dirigé par un incompétent ne peut plus continuer à être ici dans ce pays. Donc je vais déposer une motion de censure pour qu'il y ait une troisième session extraordinaire pour que le gouvernement puisse tomber.»
Si la volonté du président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar se matérialise, une nouvelle session extraordinaire sera alors ouverte après les deux précédentes, notamment celle liée à la révision du Règlement intérieur et celle sur la révision de la Constitution pour la dissolution du Hcct et du Cese. Mais s’il en est ainsi, c’est que le patron des parlementaires membres de Benno Bokk Yakaar estime que la mesure qui projette aujourd'hui de nous amener ce projet de loi n'est d'aucune urgence. «Elle est brutale, prématurée et injustifiée. Supprimer cette institution serait un recul. Et je voudrais insister, mes collègues l'ont dit, sur la violation de la Constitution par le Premier ministre. Un Premier ministre qui n'a pas voulu faire sa Déclaration de politique générale. Premier ministre qui n'a pas voulu que les institutions que nous incarnons soient respectées », a-t-il d’abord déclaré, se félicitant de la qualité des membres de son groupe.
Sidy Djimby NDAO