Dans un communiqué au vitriol rendu public ce 9 novembre, le Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR) tire à boulets rouges sur le gouvernement dirigé par le parti PASTEF. Le mouvement d’opposition dénonce une gouvernance marquée selon lui par «l’arrogance, le populisme et l’incompétence», tout en accusant le Premier ministre d’avoir franchi «la ligne rouge du respect des institutions et de la justice».
Le Front pour la défense de la démocratie et de la République (FDR) n’y va pas par quatre chemins. Dans un communiqué au ton particulièrement virulent, la coalition d’opposition dénonce ce qu’elle qualifie de « dérive ridicule et liberticide » du pouvoir de PASTEF, estimant que la gouvernance actuelle du Sénégal s’est «résolument engagée sur la voie de la décadence institutionnelle et économique».
Selon le FDR, le régime d’Ousmane Sonko, porté au pouvoir avec de grandes promesses de rupture, «a réussi l’exploit de rétrograder l’économie nationale de trois décennies», la ramenant, écrit-il, «à l’ère des restructurations de dettes et des ajustements structurels». Une référence explicite aux politiques d’austérité des années 1990, souvent synonymes de sacrifices sociaux et de dépendance vis-à-vis des bailleurs internationaux.
«La fable de la dette cachée»
Le FDR s’en prend également à ce qu’il appelle «la fable de la dette cachée», que le gouvernement met en avant pour justifier les difficultés budgétaires et les retards d’exécution de certains projets. « Par le biais du mensonge et de la calomnie, le pouvoir tente vainement d’attribuer au régime sortant la responsabilité de son échec retentissant de gouvernance », peut-on lire dans le texte.
Pour le Front, cette stratégie ne serait qu’une tentative de diversion face à «l’incompétence, au populisme et à l’arrogance » d’une équipe gouvernementale « dépassée par la complexité de l’État».
Un meeting jugé «pitoyable»
Le communiqué revient également sur le meeting tenu par PASTEF le samedi 8 novembre à Dakar, présenté comme un moment fort de mobilisation politique. Le FDR en tire un bilan sévère : «ni ses objectifs de reconquête et d’orientation de l’opinion, ni la mobilisation espérée n’ont été atteints malgré les centaines de bus convoyés de tout le pays».
Le Front va plus loin en mettant en cause le coût de l’événement, estimant que « le budget ahurissant d’un tel meeting aurait dû être affecté à des fins plus constructives dans le contexte actuel de marasme national ».
Mais c’est surtout la participation du Premier ministre, « en congé de quelques jours », qui indigne la plateforme : «il a foulé du pied la Constitution et l’ensemble des Institutions du pays», écrit le FDR, qui accuse le chef du gouvernement d’avoir «insulté la justice, méprisé l’opposition, et manqué de respect à la présidence de la République».
Attaque frontale contre la Justice
Le Front dit s’alarmer particulièrement des propos tenus contre le corps judiciaire, qu’il qualifie d’«attaque abjecte contre la Justice et les magistrats». Selon le communiqué, les principes fondamentaux de la séparation des pouvoirs et de l’indépendance de la justice « ont été gravement compromis par des accusations vulgaires et infondées».
Le FDR appelle à ne pas « se taire face à cette grave forfaiture» et invite toutes les forces démocratiques à s’opposer à ce qu’il décrit comme une tentative de déstabilisation institutionnelle : «nul ne devrait accepter de partager la responsabilité de cet outrage», martèle la Conférence des leaders.
Répression du Naxtu National : «un deux poids, deux mesures»
Le FDR fustige en parallèle ce qu’il perçoit comme une politique de répression sélective. Alors que PASTEF pouvait « librement se livrer à ce pitoyable spectacle », le Front rappelle que le rassemblement du Naxtu National, soutenu par lui-même, a été interdit et dispersé par la police. « Une violente répression s’est abattue sur des citoyens seulement désireux d’exercer leurs libertés constitutionnelles d’expression et de manifestation », dénonce le communiqué.
« Notre Front exige le respect de la liberté de manifestation, inscrite dans notre Constitution », insiste encore le texte, qualifiant le régime actuel de « liberticide ».
« Le combat ne fait que commencer »
Le communiqué, signé par la Conférence des leaders, se veut à la fois un cri d’alarme et un appel à la mobilisation nationale. « Ce régime liberticide doit comprendre que ces dérapages ne font que renforcer notre détermination à poursuivre et amplifier le combat du FDR pour la défense de la République et de la Constitution. »
Le FDR entend donc capitaliser sur la dynamique du 31 octobre et annonce de nouvelles actions «dans les jours à venir», convaincu que la bataille pour la sauvegarde de la démocratie sénégalaise ne fait que commencer.
Sidy Djimby NDAO













