Pour faire face au pouvoir sans boussole en place, les pontes de l’opposition se sont donné la main en se réunissant autour de Aartu/C2D. Une nouvelle organisation qui n’est, selon eux, ni un parti, ni un clan. Mais plutôt une convergence de citoyens libres, de partis responsables et de mouvements engagés, unis par une conviction commune. Pour l’Apr, le Pds, le Rewmi et tous les autres partis concernés, «le Sénégal appartient à tous, et nul ne doit le confisquer».
«Pendant que le pays souffre, que les familles ploient sous la cherté de la vie et que nos jeunes s’exilent faute d’avenir, le pouvoir, lui, se livre à des shows politiques indécents», c’est la première remarque de Aartu/C2D. Cette nouvelle alliance de l’opposition portée sur les fonts baptismaux par Idrissa Seck, Aïssata Tall Sall, Thierno Alassane Sall, Thierno Bocoum, Ibrahima Dème, Ibrahima Thiam, Amadou Ba, Macky Sall, Bougane Guèye Dany, Aminata Mbengue Ndiaye, Mbaye Dione, Barthélemy Dias, Samba Sy, Talla Sylla et Karim Wade.
«Sonko et ses affidés ont fait du mensonge une méthode, et de la haine un instrument politique»
Selon ces derniers, le régime en place a promis la rupture, mais il a installé la confusion. «On parle au nom du peuple, mais on gouverne par clan. On prétend défendre la justice, mais on piétine les institutions. Le Premier ministre Ousmane Sonko et ses affidés ont fait du mensonge une méthode, et de la haine un instrument politique. Par leurs discours, ils dressent les Sénégalais les uns contre les autres, semant la suspicion et fragmentant la Nation», renseignent-ils avant de poursuivre : «ce qui se joue aujourd’hui n’est pas une simple rivalité partisane : c’est la survie même de notre vivre-ensemble».
Ce qui fait plus mal à Aartu/C2D, c’est que le Sénégal, jadis respecté et écouté dans les chancelleries du monde, est devenu la risée diplomatique d’une région en crise. «Dans une sous-région déstabilisée par les coups d’État et les menaces sécuritaires, notre pays aurait dû demeurer un pôle de stabilité. Mais le régime actuel, enfermé dans sa logique d’affrontement, méprise la raison d’État et ignore les équilibres diplomatiques qui ont toujours fait la force du Sénégal».
«Ce n’est pas une politique économique : c’est une agression sociale contre le peuple»
Sur le plan économique, indique l’opposition, le constat est tout aussi alarmant. «La dette explose, la croissance ralentit, et même le Fmi a reconnu l’échec de la politique économique du gouvernement. Au lieu d’un plan de relance fondé sur la production, la création de valeur et le soutien à l’emploi, le pouvoir a choisi de ponctionner les plus pauvres, d’asphyxier les petites entreprises et de taxer les transferts familiaux qui font vivre des millions de foyers sénégalais. Ce n’est pas une politique économique : c’est une agression sociale contre le peuple.»
Poursuivant, Apr et Cie soutiennent qu’au «meeting de Téra, le Premier ministre Ousmane Sonko s’est publiquement attaqué au pouvoir judiciaire, menaçant ainsi un pilier essentiel de notre démocratie. Des responsables de son camp osent désormais parler de ‘’président légitime’’ et de ‘’président légal’’ — comme si la République pouvait avoir deux têtes».
D’après l’opposition, et si, comme certains le laissent entendre, un accord secret liait le président Diomaye Faye à son Premier ministre avant l’élection, «cela constituerait une trahison du suffrage universel, un coup d’État constitutionnel déguisé.»
L’opposition réunie autour de Aartu/C2D, déclare que face à cette dérive, leur silence serait une faute et leur indifférence, une complicité. «Aartu/C2D appelle toutes les forces républicaines - politiques, intellectuelles, syndicales, citoyennes - à se lever pour défendre les institutions, la justice, la liberté et l’unité nationale. Nous devons dire non à la haine, non à la manipulation, non à la division. Car la République n’appartient à aucun camp : elle est une conscience collective», dit-elle.
Aartu/C2D, qui se déclare bouclier républicain, assure que le Sénégal n’est pas à vendre, ni à livrer aux apprentis dictateurs. «Il appartient à ses enfants, à celles et ceux qui croient encore en la République, au débat, à la solidarité et à la justice. Quand la République vacille, les consciences doivent se lever. Et c’est ce que nous faisons ici, aujourd’hui».
Nd. Kh. D. F












