Qui du gouvernement et du Parti démocratique sénégalais dit la vérité en ce qui concerne la dette contractée par le Sénégal ? Après la sortie du pape Sopi lui-même, depuis la ville sainte de Touba, pour peindre un Sénégal des plus mal en point, économiquement parlant, la réplique du ministère de l’Economie n’a pas tardé. Hier, c’est Me Amadou Sall qui s’est invité dans le débat avec de terribles révélations. C’était face à Mamoudou Ibra Kane à Grand Jury de la Rfm.
Me El Hadj Amadou Sall est catégorique : la dette du Sénégal dépasse de loin les 65% avancés par Me Abdoulaye Wade. A l’en croire, l’état actuel de la dette contractée par le Sénégal, dépasserait même les 70%. «Si ça ne fait plus que cela, cela ne fait pas moins», a-t-il dit, expliquant même que Wade a été très généreux en parlant de la dette contractée par notre pays. «Wade a été trop gentil. Je dis que c’est au minimum 70%… La dette de 2012, elle était de 2277 milliards. C’est passé en 2013 à 2367 milliards. En 2014, elle est montée en flèche pour atteindre 3047. En 2017, elle culmine à 5000 milliards. Donc, il ne faut pas que le gouvernement raconte des histoires aux Sénégalais», a dit le responsable libéral.Pour Me El Hadj Amadou Sall, le Gouvernement fait du faux et de la manipulation des chiffres. «Je dis, j’affirme et je les mets au défi. Au minimum, notre dette publique est de l’ordre de 70%. Si le gouvernement n’est pas d’accord avec moi, qu’il publie la dette extérieure, celle intérieure, mais qu’il publie aussi toutes les lettres de confort qui ont été données à des amis.
Avec ces lettres de confort, vilipende Me Amadou Sall, les «amis» gagnent des marchés et ces marchés, indirectement et frauduleusement, gonflent la dette publique. L’avocat de demander donc qu’on publie le nom de toutes les personnes qui ont bénéficié de ces lettres de confort.
«L’invitation au dialogue doit venir du palais, pas du ministre de l’Intérieur»
Me Amadou Sall s’est aussi prononcé sur l’appel au dialogue du président de la République que le ministre de l’Intérieur a promis de rendre effectif le 21 novembre prochain. Et c’est pour faire comprendre que le Pds n’est pas enthousiasmé à l’idée d’aller répondre. «Macky Sall avait dit : je ne veux pas discuter avec Abdoulaye Wade». Aussi, demande-t-il : «comment Abdoulaye Wade peut-il discuter avec celui qui ne veut pas discuter avec lui ? », s’est interrogé l’avocat.Selon l’ancien ministre d’Etat en charge de la Justice, pour que Wade aille répondre à l’invitation de Macky Sall, il faut que l’invitation vienne du palais, pas du ministre de l’Intérieur. «Que Macky Sall lance son appel, qu’il dise qu’il veut discuter avec Abdoulaye Wade», suggère Me Amadou Sall. Avant d’embrayer : «Macky Sall ne dit rien et vous voulez qu’Abdoulaye Wade le fasse ? On ne peut pas diriger un pays et refuser de discuter avec son opposition. Cela n’a pas de sens. Depuis que Macky est là, c’est porte close. Il est resté sourd à son opposition».
Madou MBODJ