Mansour Ba, fils d'un imam dans une mosquée de Bene Tally, a été jugé hier, mardi 8 octobre 2024, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour injures non publiques et menaces de mort, proférées contre son frère Omar Ba. Heureusement pour lui, il a été relaxé dans cette affaire de gestion d'un internat qui les opposait.
Une mosquée à Bene Tally a été le théâtre d'une bagarre entre deux frères. À l'origine, une histoire d'internat qui oppose Mansour et son frère Omar Ba. Tous deux sont les fils de l’imam qui dirigeait la prière dans cette mosquée. L'imam en question, rattrapé par la vieillesse, a arrêté de diriger le lieu de culte et l'internat qui s'y trouvait. Omar Ba est alors désigné pour s'occuper de l'internat. Toutefois, Mansour Ba, qui revenait de son Fouta natal, voulait aussi s’occuper de l’internat. Ce que Omar Ba a catégoriquement refusé, car il n'était pas d'accord sur le fait que Mansour ait fait venir des enfants du Fouta pour les faire mendier. Autre grief : Mansour Ba laisse ses talibés dormir dans le couloir à même le sol. Et chaque fois qu'il est rappelé à l’ordre, il prétend que l’internat appartient à son père. Ignorant totalement que c’est Omar Ba qui a construit les locaux et la gestion lui a été confiée par leur père et le comité de la mosquée.
Mansour Bâ dément
Mansour Ba, en désaccord avec cette décision, ne manquait aucune occasion pour injurier et menacer de mort son frère. Pris de peur, Oumar Bâ a saisi la justice pour éviter que les choses ne dégénèrent. C'est pour des faits d'injures non publiques et de menaces de mort que Mansour Ba a été jugé hier, mardi 8 octobre, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. "L’internat ne lui appartient pas. En plus de cela, je ne l’ai jamais insulté. D’ailleurs, je ne lui adresse même pas la parole", a allégué Mansour Ba, 34 ans.
Les témoins confortent Oumar Bâ
Les témoins qui ont été entendus à la barre ont conforté son grand-frère. Ils ont été unanimes à dire que c'est Omar Ba qui a construit l'internat avec ses propres fonds. Ils ont même dit que la gestion lui a été déléguée. Ahmed Tidiane Ba : "l’enseignement des enfants est confié à Omar. D’ailleurs, le comité de gestion l’a autorisé à élargir l’internat pour un meilleur confort des apprenants. Pour ce qui est de leur altercation, j'avoue que je n'ai jamais été témoin des injures et menaces qu'il proférait contre son frère".
Interrogée, la partie civile Omar Ba a dit à la barre qu'il ne pouvait pas par respect pour le tribunal répéter les insultes que son petit-frère avait proférées contre lui. Mais il a quand-même évoqué les menaces de mort dont il fait objet. "S’agissant de l’internat, depuis que mon père est parti à la retraite, c’est moi qui enseigne le Coran aux enfants. D’ailleurs, j'ai même obtenu l’autorisation du comité de gestion de la mosquée pour construire l’internat. En plus de ça, je ne fais pas mendier ces enfants", a confié Omar Ba.
Les mises en garde de l’avocat de la partie civile
Avocat de celui-ci, Me Ahmed Sall a demandé la requalification des faits en violences et voies de faits. La robe noire a averti le tribunal sur le fait que si la justice n'intervient pas, il y aura un drame qui surviendra entre eux les jours à venir. Mais pour le préjudice subi par son client, le conseil a réclamé le franc symbolique. Après le procureur qui a requis l'application de la loi pénale contre Mansour Ba, le conseil de ce dernier, Me Théophile Cayossi, a indiqué qu'une quelconque preuve sur l'autorisation donnée à Omar pour y construire un daara n'a été rapportée. Il ajoute par ailleurs qu'il n'y a ni injures prouvées, ni menaces prouvées. Au terme de la séance, Mansour Ba a été relaxé au bénéfice du doute. Cependant, le juge a tenu à lui demander de se tenir à carreau, sinon il se retrouvera encore devant le juge.
Fatou D. DIONE