27, c’est le nombre d’années que Seynabou Niang a passé avec le douzième Gaindé. Introduite pas feu Thiam 12e Gaindé, Seynabou Niang nous raconte, dans cet entretien qu'elle nous a accordé, les moments les plus marquants durant les campagnes de Coupe d’Afrique qu’elle a vécues. Cuisinant pour 250 personnes, elle fait savoir que la dépense quotidienne s’élève à 300.000 francs.
Une Gaindé parmi les autres. Voilà comment l’on pourrait décrire Seynabou Niang qui a suivi partout l’équipe du Sénégal depuis sa première Can, au Nigéria en 2000. Cette dernière, devant l’hôtel où loge le 12ème Gaindé et la délégation, s’affaire à la cuisine et souligne que depuis leur arrivée en Côte d’Ivoire, «le ministère des Sports avait pris les devants en réglant les problèmes liés à l’hébergement. Actuellement, on n’a pas de problème. Même si l’hôtel nous sert le petit-déjeuner, on a l’habitude de cuisiner pour nous-mêmes. C’est moi qui vais au marché pour acheter tout ce dont les cuisiniers ont besoin. Nous décaissons 300.000 francs par jour pour nourrir toute la délégation qui loge ici ; et même des journalistes viennent manger avec nous», dit-elle, entourée de jeunes filles. Mais, poursuit Seynabou Niang, «le premier jour, on avait un problème avec le propriétaire de l’hôtel. Car il nous avait interdit de cuisiner à l’intérieur à cause des bonbonnes de gaz. Il était frustré. Mais après, la délégation du ministre des Sports est allée lui expliquer et un terrain d’entente a été trouvé. Il nous a aménagé un endroit pour qu’on puisse faire notre cuisine».
«J’ai beaucoup de souvenirs, mais le plus marquant est notre match contre le Cameroun…»
A l’intérieur de l’hôtel, règne une bonne ambiance ; les supporters dansent avec le personnel de l’hôtel au rythme du tam-tam. Impossible de distinguer l’Ivoirien du Sénégalais, mis à part ceux qui portent des maillots du Sénégal. La dame de fer poursuit sa narration. «Je suis dans le douzième Gaindé depuis 27 ans. J’ai beaucoup de souvenirs, mais le plus marquant est notre match contre le Cameroun. J’étais accompagnée de feu Thiam 12ème Gaindé et Ndiaye Drapeau, ils ont fait énormément de choses pour nous. Je me souviens, ce jour-là, Samuel Eto’o avait manqué un pénalty et c’était en 2002. Lors de cette rencontre, les supporters étaient tellement excités. Nous étions plus de 500 personnes. Lorsque Eto’o a manqué son pénalty, les Camerounais nous ont attaqués avec des armes blanches. Vu la situation, j’ai dit à Thiam, il faut qu’on saute».
«Quand Jérôme Diouf s’est cassé le bras pour me sauver»
Par la suite, j’ai pris un tambour pour me défendre et me frayer un chemin pour accéder en haut du stade. Un des supporters a voulu me frapper mais Jérôme Diouf s’est mué en bouclier humain pour me protéger. D’ailleurs, il s’en est sorti avec le bras cassé», raconte Seynabou. Qui poursuit : «j’ai sauté sans réfléchir ; Dieu merci, j’ai atterri sur le côté. Sur le feu de l’action, je ne pouvais ressentir de douleurs. Quand je porte des blousons, j’ai l’habitude de mettre des sous-vêtements et par la suite j’ai enlevé le maillot du douzième Gaindé et je l’ai jeté dans le canal. J’ai soulevé mon pantalon et j’ai appelé Pa Thiam pour prendre la poudre d’escampette. C’était tellement dur pour nous et cela m’a beaucoup marquée».
Pour ce qui est de l’ambiance endiablée dans l’hôtel, Seynabou se réjouit de la cohabitation entre douzième Gaindé et le Lébougui. «Pour vous dire la vérité, on s’entend super bien. Nous n’avons aucun problème. On rigole et on partage beaucoup de choses entre nous. Vraiment, notre cohabitation avec Lebougui se passe super bien. Notre réunion avant notre départ a vraiment porté ses fruits. Nous sommes tous unis pour supporter notre équipe. Les supporters de Lebougui me demandent même la permission avant de faire quoi que ce soit», dit-il.










