Si les fins de combat de lutte sont tant craintes par les passants et autres riverains des stades, parce qu’étant le moment préféré des agresseurs, les open-press ne sont pas non plus en reste. De nombreuses personnes ont été victimes d’agression, hier, à l’open-press d’Ama Baldé, qui n’a finalement pas eu lieu.
Un homme agressé, une dame se fracture la jambe en fuyant les agresseurs à Bountou Pikine
A hauteur de l’entrée de Pikine, près de la station Edk, un groupe de malfrats (communément appelé Small) ratissait tout ce qui était sur son passage. Un homme a dû céder son portable sous la menace d’un agresseur couteau à la main. Une dame, la trentaine, s’est fracturée le pied en tentant de fuir. Notre photographe, grâce à son courage, a fait face à l’un des assaillants qui voulait s’emparer de son téléphone en lui assenant un coup au visage. Sonné, le jeune malfrat a lâché prise avant de détaler. Des scènes de banditisme qui n’honorent pas la lutte.
Pourtant, à 17h, déjà, tout était prêt pour le traditionnel open-press d’avant-combat. Le terrain de Thiossane était trop petit pour accueillir tout ce monde. Les fans, de tous âges, debout derrière les barrières de sécurité, guettaient impatiemment l’arrivée de leur idole. C’est à 18h37mn qu’Ama Baldé est arrivé sous les cris de la foule enthousiaste. Il a du mal à se frayer un chemin. Les charrettes bondées de monde faisaient des rodéos comme dans les films western. Les photographes et cameramen, venus nombreux, avaient du mal à faire leur travail. Tellement était longue la cohorte de lutteurs venus avec Ama, qu’il était presque impossible d’avoir une bonne capture d’image. Même le lutteur était dépassé par les évènements.
Ama Baldé dépassé, la délégation du ministre rebrousse chemin à cause de l’insécurité
Au fil du temps, la foule devenait ingérable pour les préposés à la sécurité. Le fils de Falaye Baldé ne pouvait même pas effectuer un tour de terrain. L’arrivée d’Eumeu Sène en treillis fait capoter la rencontre. Ne pouvant admirer le spectacle derrière les haies à cause des nombreux gens debout, les fans ont réussi à faire tomber les obstacles et ils ont envahi le rond central. Ce fut le comble. «Impossible de travailler dans ses conditions», lâchaient les confrères qui n’ont pu faire face au lutteur et qui ont décidé de boycotter la rencontre. Seuls les cameramen et photographes, déjà présents sur la main-courante, pouvaient le voir. Tout le monde est rentré, dépité. Même Mbaye Jacques Diop, le chargé de communication qui conduisait une délégation du ministre des Sports, pour remettre des billets d’entrée au stade à Ama Baldé, a été obligé de rebrousser chemin à cause du désordre qui régnait au terrain Thiossane.
Même si les violences et autres actes de vandalisme font partie intégrante du sport, disait l’autre, aujourd’hui, dans la lutte, ces actes de banditisme sont en train de prendre des proportions galopantes. En effet, ils sont nombreux, ces jeunes qui, lors de «rendez-vous» qui n’ont aucune utilité, quittent chez eux pour aller entacher l’image de cette discipline bien de chez nous. C’était récemment le cas lors de l’open-press de Modou Lo et Cie. La liste est longue.
Le Cng viole son règlement
Le comble, c’est que le promoteur du combat était abonné absent, alors que c’était à lui de s’assurer de la sécurité des journalistes. Et que dire du Comité national de gestion de la lutte qui a enfreint son propre règlement pour l’organisation de ces rencontres, alors que sont interdits les face-à-face et autres rencontres de ce genre à une semaine d’un combat ? Il urge de mettre fin à ces rendez-vous du désordre et de l’insécurité, qui risquent de porter atteinte à l’image de cette discipline qui bat de l’aile depuis le retrait des sponsors. La balle est désormais dans le camp du Cng.