
Enthousiasme débordant, exaltation sans borne, excitation, ivresse ont caractérisé les Sénégalais, commentateurs, footeux, fouteux, chroniqueurs occasionnels, supporters, amateurs, à la suite de la large victoire contre la Gambie lundi dernier dans le magnifique stade Charles Konan-Banny. Même le très critique ancien gardien de but camerounais, Joseph Antoine Bell, s’y est mis. « Le Sénégal a tenu son rang », a-t-il caressé. Une brillante victoire sans aucun doute. Félicitations chers joueurs. Congratulations cher coach. Jarama membres de l’encadrement administratif. Mais, au fait ; qui on a gagné ? Le Brésil ? La France ? Le Maroc ? L’Algérie ? Heu… sorry, il s’agit de la Gambie. Nos aimables cousins gambiens. Sans faire du « khébaté », sincèrement entre nous, y a-t-il lieu de s’emballer quand des champions d’Afrique en titre battent la Gambie ? On voit des spécialistes qui vont nous rappeler le sort d’anciens champions d’Afrique qui ont trébuché quand ils ont remis leur titre en jeu. On va même nous rappeler l’Algérie. Mais, à côté, qu’on nous rappelle le Cameroun en 2000 et 2002. Qu’on nous rappelle l’Egypte en 2006, 2008 et 2010. Qu’on nous rappelle les bons exemples bon sang ! La Gambie n’est quand même pas un foudre de guerre. Surtout en football. Le Sénégal a un rang à tenir. Aliou Cissé a fait son classement. Lamine Camara nous a éblouis. Mais aurait-il joué si Pape Matar Sarr et Gana Guèye étaient disponibles ? Rien n’est moins sûr. Les vrais matchs du 1er tour, c’est contre le Cameroun et la Guinée. Si on gagne on peut pavoiser, exulter, jubiler, parader. Mais s’extasier pour une victoire face à la Gambie, crier partout que Aliou Cissé a trouvé enfin la bonne formule, c’est fort de café. Attendons la fin pour apprécier.
Cheikh Oumar Ndaw