Après avoir écouté toutes les interventions, Sonko a pris la parole pour rappeler les raisons qui l’ont poussé à organiser une telle cérémonie, mais aussi déplorer les écarts de certains. «Il faut que nous, patriotes, sachions agir avec mesure. Il est vrai qu’il y a des problèmes, mais il faut que l’on sache raison garder, puisque nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Je reconnais qu’avec le Président Bassirou Diomaye Faye, nous avons aujourd’hui des divergences de points de vue sur certains sujets, mais nous n’allons jamais oublier qu’il a pris des risques qu’on ne peut effacer quand la situation était vraiment tendue», renseigne Sonko, qui assure qu’ils vont gérer leur différend comme il se doit. «Sachons réclamer la justice sans dépasser les bornes, parce qu’on peut avoir nos victoires sans atteindre certains niveaux», a-t-il déclaré avant d’inviter Maimouna Dièye à venir s’expliquer sur la gestion des 5 milliards dégagés pour les victimes des manifestations.
Cette dernière a assuré que les 5 milliards annoncés n’ont pas été disponibles d’un seul coup. «A ce jour, nous sommes à 1 milliard 800 millions. Il faut savoir que le Trésor public, c’est une gestion particulière», explique-t-elle.
Maimouna Dièye indique que 289 personnes ont reçu chacune 500 mille et les 74 familles des martyrs doivent recevoir 10 millions chacune ; 30 parmi elles ont déjà reçu leur chèque. Pour les malades, 283 ont bénéficié d’une prise en charge, certains ont été même évacués.
«Nous ne pouvons pas faire subir aux gens ce que nous avons subi»
Ousmane Sonko demande aux patriotes d’éviter de présenter les choses comme si les responsables du parti sont en train de jouir des privilèges du pouvoir, en laissant les militants souffrir. «Les 5 milliards qui vous seront distribués seront audités par les corps de contrôle, alors il nous faut nous couvrir sur tous les plans en respectant toutes les procédures requises. Tout le monde sera indemnisé et personne n’a dit jusque-là que justice ne se fera pas faite», éclaire-t-il avant de s’adresser à ceux qui se sont attaqués à Yassine Fall, ministre de la Justice : «sachez que Yassine Fall est plus déterminée que vous. C’est pour cela que je l’ai proposée au poste de garde des Sceaux bien qu’elle ne soit pas juriste». «Vous avez tous cité des noms, mais qui peut actuellement prouver leur culpabilité ? Il faut des enquêtes complexes pour élucider ces dossiers. Nous ne pouvons pas faire subir aux gens ce que nous avons subi comme injustice. Avant de déclarer les gens coupables, il faut réunir toutes les preuves de leur culpabilité», affirme Sonko, qui précise néanmoins que tant que la justice n’est pas réformée, il sera très difficile pour tout ministre de la Justice de régler ces dossiers : «il y a des magistrats dignes et justes, dont le Président, encore moins Sonko ne peut les faire dévier du chemin de la justice. Mais ceux qui complotaient contre nous ne nous feront pas justice, c’est certain».
«Nous allons lancer en avril prochain un fonds d’investissement de 100 millions que j’ai tirés de mon salaire»
Revenant sur la question des indemnités pour les détenus, le président du parti Pastef déclare : «alors que j’étais dans l’opposition, je m’étais promis qu’une dois élu président de la République, j’allais bloquer mon salaire jusqu’à avoir 100 millions pour en faire un fonds de roulement pour les victimes, afin de leur permettre de redémarrer des activités professionnelles», a fait savoir Ousmane Sonko, qui annonce qu’il a tenu parole avec son salaire de Premier ministre : «j’ai fait évaluer récemment le compte dédié à ce financement, il était à 83 millions. D’ici 4 à 5 mois, nous allons atteindre les 100 millions vers le mois d’avril».
Pour le Premier ministre, si le Pastef ne fait pas attention, il ne dépassera pas ce premier mandat : «il y a certes des gens qui cherchent à diviser, mais même en notre sein, certains veulent changer le narratif. Ils veulent faire croire à l’opinion que les jeunes ne s’étaient pas mobilisés pour le projet mais pour la personne de Ousmane Sonko».
«Il n’y a aucune élection à laquelle je ne puisse participer»
Ousmane Sonko d’annoncer ensuite la relance des activités politiques de son parti. «Nous allons vers le congrès au mois d’avril ; très bientôt, nous allons recommencer le placement des cartes de membre et les renouvellements. Je vais aussi reprendre les tournées nationales au niveau de chaque département».
Abordant enfin la question de sa candidature, Ousmane Sonko rassure ses militants : «il n’y a aucune élection à laquelle je ne puisse pas participer. Que cela soit les municipales, législatives, présidentielle, à moins que je ne me retire volontairement, je peux être candidat à toutes les élections», affirme-t-il.
Nd. K. D. F
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