Pour la reprise des combats, l’Association nationale des lutteurs du Sénégal interpelle le président de la République. Les acteurs de la lutte sénégalaise ont fait entendre leur voix ce samedi 26 décembre. En conférence de presse, les professionnels de la lutte réclament la réouverture de la saison et un soutien financier de l’État.
La pandémie mondiale à coronavirus a perturbé la tenue de la quasi-totalité des disciplines sportives. Dans le souci de prévenir les fortes mobilisations, sources de circulation du virus, les autorités ont tout bonnement pris les devants, interdisant toute forme de rassemblement. Si la plupart des championnats vont redémarrer en début d’année, avec les mesures barrières, le monde de la lutte n’entend pas se conformer à l’organisation des combats à huis clos. Les lutteurs ont tiré la sonnette d’alarme ce samedi à travers une conférence de presse. Ibrahima Dione, alias Gris Bordeaux, président de l’Association des lutteurs sénégalais, réclame au nom de l’ensemble de ses collègues «la réouverture de la saison de lutte et un soutien financier de l’État». Pour Selon Gris Bordeaux, «il y a une discrimination dans le partage des 1000 milliards. On n’est ni Congolais ni Gambiens, nous sommes des Sénégalais. Avec cet argent, le sport a seulement 1 milliard 300 millions. Les 2% de cette somme sont alloués à la lutte, soit un montant de 27 millions réparti entre les promoteurs qui avaient déjà engagé des combats. Si nous faisons une comparaison avec la culture, il a déjà reçu 3 milliards. Ça c’est une discrimination et l’Etat ne devrait pas procéder de la sorte». Et de poursuivre : «nous sommes les seuls sportifs qui drainent une foule. Il est temps que Macky Sall reconnaisse notre valeur. Il faut qu’il répare cette discrimination. Nous vivons une situation difficile et les jeunes lutteurs souffrent. Notre métier est difficile à faire. C’est pour cela que nous sommes engagés pour défendre les intérêts des lutteurs. Il existe toujours une solution pour l’Etat. Les autres disciplines sont en train de se pratiquer. Les artistes jouent dans les salles. Les championnats de football et le basket vont démarrer le 2 janvier prochain. Nous réclamons l’ouverture de l’arène dans les plus brefs délais». Ceci étant, le président de l’Association nationale des lutteurs donne des propositions pour la réouverture de l’arène : «nous avons des propositions pour respecter les mesures barrières. Premièrement, il faut diviser le nombre de places dans les tribunes par deux. L’Etat doit subventionner la lutte et acheter les droits de télévision. Avant l’Arène nationale, la lutte était au sommet. Aujourd’hui, avec ce stade, cette discipline se trouve dans des difficultés. Il n’existe pas de mesures d’accompagnement pour ce stade. La location coûte cher. Les promoteurs ne devraient même pas louer ce bijou car c’est un cadeau. La lutte était une industrie. Cette rencontre n'est rien d'autre qu'une alerte.»