Le Forum civil, section sénégalaise de Transparency International, a réagi hier à la publication du rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques du Sénégal, couvrant la période de 2019 au 31 mars 2024. Dans une déclaration rendue publique, l’organisation de la société civile a salué le professionnalisme de la Cour des comptes tout en exprimant de sérieuses préoccupations quant aux conclusions « graves et alarmantes » du rapport. Dans sa déclaration, le Forum civil a formulé plusieurs recommandations, lançant par la même occasion un appel à l’action.
Le Forum civil, section sénégalaise de Transparency International, a réagi à la publication du rapport de la Cour des comptes sur la situation des finances publiques pour la période allant de 2019 au 31 mars 2024. Dans un communiqué signé par son coordonnateur général, Birahime Seck, l’organisation félicite la Cour des comptes pour la qualité de son travail, tout en appelant le gouvernement à engager des réformes profondes pour un retour à l’orthodoxie budgétaire.
Dans sa note, le Forum civil commence par rappeler qu’il avait, dès le 30 janvier 2024, recommandé au futur président de la République de mettre en œuvre l’article 1.7 de l’annexe de la loi n°2012-22 du 27 décembre 2012. Cet article stipule que, dans les trois mois suivant chaque nouveau mandat présidentiel, un rapport sur la situation globale des finances publiques doit être préparé par le gouvernement, audité par la Cour des comptes et publié dans les trois mois suivants. Cette recommandation avait été réitérée les 28 mars et 3 avril 2024.
Le 2 octobre 2024, le ministre des Finances, Cheikh Diba, avait informé que le rapport gouvernemental, présenté le 26 septembre 2024, avait été transmis à la Cour des comptes. Le rapport final de la Cour, publié le 12 février 2025, confirme que le document gouvernemental avait été reçu le 18 septembre 2024.
Un rapport méthodologique rigoureux mais des constats alarmants
Le Forum civil a salué la rigueur méthodologique dont a fait preuve la Cour des comptes dans l’élaboration de son rapport. L’institution a clairement présenté son mandat, les objectifs de l’audit, les critères d’évaluation et la portée de ses travaux. Cependant, les conclusions du rapport sont préoccupantes. La Cour a mis en lumière des dysfonctionnements majeurs dans la gestion des finances publiques, notamment en ce qui concerne l’exécution du Budget général, des Comptes spéciaux du Trésor, ainsi que la gestion de l’endettement et de la trésorerie.
Selon le Forum civil, ces constats « graves et alarmants » nécessitent des redressements urgents et un retour à une gestion orthodoxe des finances publiques. L’organisation appelle à une réforme en profondeur pour restaurer la transparence et la responsabilité dans la gestion des fonds publics.
Dans sa déclaration, le Forum civil a formulé plusieurs recommandations. Adressant ses félicitations à la Cour des comptes, l’organisation a salué le professionnalisme et l’indépendance dont a fait preuve la Cour dans l’élaboration de son rapport.
Poursuivant, le Forum civil a remercié le gouvernement pour s’être conformé à l’obligation légale de produire et de transmettre le rapport sur la situation des finances publiques. Avant d’encourager à la réforme. A ce propos, l’organisation a demandé au gouvernement de mettre en œuvre les réformes annoncées par le ministre des Finances et du Budget lors de sa conférence de presse du 13 février 2025.
Invitant à la responsabilisation des acteurs, Birahime Seck et Cie demandent que toutes les responsabilités – administrative, financière et judiciaire – soient clairement établies, afin que chaque entité impliquée dans la chaîne de gestion des finances publiques réponde de ses actes. Enfin, ils invitent à l’amélioration du processus. A ce propos, le Forum civil a appelé à un encadrement plus strict du processus d’élaboration du rapport sur les finances publiques pour éviter toute politisation entre sa production et la publication du rapport de certification par la Cour des comptes.
Un appel à l’action
Le Forum civil, par la voix de son Coordonnateur général, Birahime Seck, a insisté sur la nécessité d’agir rapidement pour corriger les dysfonctionnements identifiés. « Les constats de la Cour des comptes sont un signal d’alarme. Il est impératif que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour restaurer la confiance des citoyens dans la gestion des finances publiques », a-t-il déclaré, réaffirmant son engagement à suivre de près la mise en œuvre des recommandations du rapport et à œuvrer pour une gestion plus transparente et responsable des ressources publiques au Sénégal.
Sidy Djimby NDAO









