Le fondateur de Génération Foot, Mady Touré, a officiellement lancé sa campagne pour la présidence de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Dans une ambiance à la fois solennelle et engagée, il a présenté les grandes lignes de son projet et confirmé son intention de tourner la page de l’institution actuelle.
Une déclaration sous le signe de l’unité et du renouveau
« Ensemble pour le changement du football sénégalais » : c’est par ce slogan fort que Mady Touré a donné le ton de sa campagne. Face à ses partisans réunis dans le salon d’honneur du stade Léopold Sédar Senghor, le candidat a souligné la nécessité de moderniser la gestion du football national, dans un esprit d’équité, de transparence et d’innovation. La cérémonie s’est ouverte par une minute de silence en hommage à Alain Kabou, manager général de Don Bosco FC (Tamba), récemment décédé. Un moment émouvant qui a rappelé la dimension humaine de ce rendez-vous politique et sportif.
Un engagement clair : quitter Génération Foot en cas de victoire
Conscient des critiques sur les conflits d’intérêts potentiels, Mady Touré a été formel : « si je suis élu président de la Fédération sénégalaise de football, je déposerai immédiatement mes fonctions à Génération Foot. Ma seule préoccupation sera la gestion du football sénégalais. » Par cette annonce, il entend rassurer les électeurs et affirmer sa volonté de se consacrer exclusivement à son mandat fédéral.
Un programme en sept axes pour réformer le football sénégalais
Le candidat a dévoilé les grandes lignes de son programme, structuré autour de sept axes prioritaires pour refonder le football sénégalais. Le premier pilier concerne la gouvernance et la transparence. Le candidat propose une réforme des statuts de la Fsf, avec notamment une limitation des mandats à trois, soit un maximum de 12 ans à la tête de la fédération. Une mesure qui vise à renforcer la démocratie et à éviter les situations de gestion figée.
En second lieu, il met l’accent sur le développement du football amateur, qui constitue 95% de l’activité nationale. Pour cela, il propose la création d’un poste de vice-président exclusivement chargé de ce secteur, afin de mieux structurer et accompagner les clubs de base.
Le football féminin bénéficie également d’une attention particulière. Le programme prévoit un soutien accru aux compétitions et à la structuration des clubs féminins, dans le but de réduire les inégalités et de renforcer la performance des Lionnes.
Le quatrième axe est dédié à la formation des cadres techniques. Il s’agit ici de professionnaliser les entraîneurs et de renforcer les moyens de la Direction technique nationale (Dtn), pour bâtir un encadrement solide à tous les niveaux.
L’amélioration des infrastructures sportives constitue un autre point central. Le candidat promet la réhabilitation des terrains existants et la construction de nouvelles installations répondant aux normes Caf et Fifa.
Sur le plan économique, le programme prévoit de renforcer l’attractivité des clubs à travers une meilleure stratégie marketing, la recherche active de sponsors et la mise en place de partenariats durables, afin d'assurer leur autonomie financière.
Enfin, le football est présenté comme un levier de cohésion sociale. Mady Toure souhaite utiliser ce sport pour promouvoir la citoyenneté, l’éducation et l’inclusion des jeunes issus de milieux défavorisés.
En somme, ce programme se veut une feuille de route pour un football sénégalais plus moderne, inclusif et performant, où chaque acteur aura sa place dans une dynamique collective.
Une équipe plurielle derrière lui
Plusieurs figures du football sénégalais étaient présentes à ses côtés, témoignant d’un soutien structuré : Babacar Ndiaye (candidat à la Ligue Pro), Algaphe Diagne (président de Wallydaan), Mame Adama Ndour (Ligue Pro), Amadou Ndoye Ndiaye alias "Zamadou" (Ligue amateur), Amina Dieng (football féminin), Cheikh Mbengue (United Academy), Jo Samba (Ligue de Dakar).
Une campagne dans un contexte concurrentiel
Mady Touré entre dans une course à la présidence qui s’annonce très disputée. Sept candidats sont officiellement en lice pour le scrutin du 2 août 2025. Parmi eux, le président sortant Augustin Senghor, à la tête de la Fsf depuis 2009, pourrait briguer un cinquième mandat.
Mady Touré annoncera bientôt une série de rencontres avec les clubs et ligues régionales. La sortie de Mady Touré marque un tournant dans la campagne électorale pour la présidence de la Fsf. Avec un discours structuré, une vision claire et des engagements fermes, il se positionne comme le candidat du renouveau. Reste à savoir si ce souffle de réforme saura convaincre les électeurs face à des adversaires expérimentés et bien ancrés dans le système actuel.













