Si l'organisation autour des équipes et du stade est impeccable à Yamoussoukro, le problème de billetterie qui pollue l'atmosphère de la Can a aussi atteint la ville qui accueille le groupe C composé du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée et du Cameroun. Nous avons abordé ce sujet avec le préfet de Yamoussoukro. Dans cet entretien que M. Koulibaly Gando nous a accordé, nous avons aussi fait le tour à propos de l'organisation de sa préfecture et de la population dont une forte colonie sénégalaise. Il a aussi confié que le match Sénégal-Cameroun se présente déjà comme une attraction.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs svp
Merci. Je suis Koulibaly Gando. Préfet du département de Yamoussoukro. Je suis également le président du Comité local d'organisation de la Coupe d’Afrique ici à Yamoussoukro que nous appelons Colocan. Le président de la République a mis en place l'organe, en plus du ministère des Sports qui est le Cocan chargé d'organiser la Can ici. Et chaque ville à son comité d'organisation locale présidé par les préfets de ces villes-là.
Quelles sont les composantes de votre préfecture ?
Le département de Yamoussoukro, c'est deux sous-préfectures, celle de Yamoussoukro même et celle de Kosso. Maintenant, en termes de région ou de zone, nous sommes dans le district autonome de Yamoussoukro.
Quelles sont les différentes ethnies que vous avez dans votre localité ?
Oui comme dans tous les pays d'Afrique pour ne pas dire dans tous les pays du monde, nous avons aussi les différents groupes ethniques. C'est vrai qu’ici les autochtones, les originaires, ceux qui sont arrivés ici en premier ce sont les Baoulés. C'est eux qui sont les propriétaires terriens ici. Mais avec eux, beaucoup d'autres groupes vivent ici, venus de toutes les régions de la Côte d’Ivoire, mais aussi de nos pays frères africains. Vous avez dû constater qu'il y a une belle colonie sénégalaise qui vit ici.
A combien s'estime la population totale vivant à Yamoussoukro ?
Je n'ai pas encore le chiffre précis. La population de Yamoussoukro tourne autour de 300.000 habitants.
Et à combien s'élève la population sénégalaise, les mangeurs ceeb comme on les appelle ?
(Rire) oui les mangeurs de ceeb sont aussi ici. Mais j'aimerais vous dire que nous Ivoiriens aussi aimons beaucoup le ceeb, nous en mangeons beaucoup. Le ceeb jën, le ceeb yassa... etc. (rire). Ils font des recensements de temps en temps eux mêmes. Il arrive qu'ils viennent nous voir pour qu'on les aide pour trouver des endroits. Là encore on n'a pas le chiffre exact mais je peux vous dire que la population sénégalaise présente à Yamoussoukro ne doit pas être loin des 5000 personnes.
On va revenir sur la Can. Vous accueillez chez vous la poule C qui regroupe le Sénégal, la Gambie, la Guinée et le Cameroun. Est-ce que vous pouvez nous parler de l'organisation sur le plan local ?
Vous savez, depuis des années, la Côte d’Ivoire prépare cette Can. En ce qui nous concerne, depuis notre installation il y a 4 mois, j'ai mis en place des commissions pour réfléchir à une stratégie d'organisation. Notre premier objectif était d'assurer l'aspect sécuritaire. Comment faire en sorte que toutes cette population qui arrive soit sécurisée. Et avec la police et la gendarmerie nous avons travaillé sur les stratégies. Il s'agissait de sécuriser les sites sensibles de la ville, le stade et les zones qui abritent les différentes délégations.
Il y a aussi l'aspect hébergement. Nous avons suffisamment d'hôtels ici. Les opérateurs privés ont fait des efforts et on a assisté à la réalisation de beaucoup d'hôtels ces derniers années à Yamoussoukro. Quand on a fait le point, effectivement, nous nous sommes rendu compte que nous étions prêts à héberger tout le monde. Il y a les deux plus grands hôtels, très connus, l'hôtel Président et l'hôtel des Parlementaires où les équipes et les délégations officielles sont logées. Mais à côté de ceux-là il y en a encore beaucoup. En plus même des hôtels, il y a des villas meublées.
On peut en dire autant pour la nourriture. Il y'a beaucoup d'endroits ou on peut manger. Il y a beaucoup de maquis. Vous savez Yamoussoukro est habituée aux grands événements. Avec le Président Félix Houphouët-Boigny, de son vivant, puisque Yamoussoukro est son village natal, il y avait beaucoup d'événements qui se déroulaient ici. Ça a manqué un peu pendant quelques temps. Mais avec l'arrivée du Président Alassane Ouattara, Yamoussoukro a renoué avec les grands événements.
Pour vous dire que nous avons beaucoup travaillé sur les questions d'accueil et d'hébergement, même si pour le moment on ne peut pas encore faire de bilan. Mais je pense que dans l'ensemble tout se passe bien.
On vous a aperçu lundi au stade suivre le match avec le Premier ministre. Comment avec vous vécu cette première journée ?
Beaucoup de gens estimé que la poule de Yamoussoukro est celle de la mort (rire). C'est la poule la plus relevée avec le Sénégal et le Cameroun. C'était les premiers matchs de notre poule. Toutes les équipes ont joué. Je dois dire que c'était agréable. La logique à été respectée entre le Sénégal, tenant du titre, et la Gambie. Tout le monde donnait effectivement le Sénégal favori. Le deuxième match entre le Cameroun et la Guinée aussi était très intense et plus animé que la première rencontre parce que quand une équipe marque un premier but et puis un deuxième et que l'adversaire n'a pas encore marqué ça enlève un peu l'intérêt. Je ne suis pas un spécialiste du football mais beaucoup de gens pensent que le match du vendredi entre le Sénégal et le Cameroun sera la finale avant la lettre.
Actuellement je suis assailli. Tout le monde m'appelle pour voir ce match. Beaucoup d'autorités de la Côte d’Ivoire veulent voir ce match. J'ai déjà reçu l'appel de trois ministres qui veulent venir suivre le match. Il y a aussi les amis, les collègues...Le match Sénégal-Cameroun suscite beaucoup d'intérêt.
Il y'a ce problème de billetterie et d'affluence dans les stades qui plombent un peu l'ambiance. Que pouvez-vous nous dire par rapport à ça ?
Merci de poser cette question liée à ces problèmes. Je peux vous assurer que les populations sont mobilisées. C'est uniquement un problème de billetterie. Tout le monde veut venir au stade. Les points de vente des billets sont les baromètres de la mobilisation. Les gens viennent tous les jours ici à la préfecture parce que c'est un point de vente. Mais ils ont du mal à avoir les tickets. Je ne sais pas ce qui se passe. La gestion des tickets ce n'est pas seulement la gestion de la Côte d'Ivoire, c'est la Caf qui en est plus responsable. La demande des populations en billets n'est pas satisfaite. Ce n'est pas une question de manque de moyens ou d'intérêt. Quand le Premier ministre est venu ici, vos confrères lui ont posé la question. Il a dit que comme c'est un problème qui est gérée à deux, il faut trouver une solution. Il a dit que dans les jours à venir la question de billetterie va être réglée. Donc ce n'est pas un problème de mobilisation. Et comme le dispositif sécuritaire est tel que si vous n'avez pas de ticket vous ne pouvez pas accéder au stade. Les inscriptions en ligne aussi ont posé beaucoup de problèmes.
"la population Sénégalaise présente à Yamoussoukro ne doit pas être loin des 5000 personnes".
"le match du vendredi entre le Sénégal et le Cameroun sera la finale avant la lettre... trois ministres veulent suivre la rencontre"
"Je peux vous assurer que les populations sont mobilisées. C'est uniquement un problème de billetterie"
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