Pour l’année 2026, le budget du ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires est arrêté à la somme de 270.832.285.528 F Cfa en autorisations d’engagement et à 250.887.975.083 F Cfa en crédits de paiement. Les députés qui ont formulé beaucoup de récriminations par rapport aux fonds de dotation qu’ils jugent insuffisants, ont quand même salué la réactivé de Moussa Balla Fofana. Les parlementaires ont par ailleurs mis le doigt sur la gestion catastrophique du foncier local par certaines communes, ce qui crée des spéculations foncières. Pour mettre un terme à ces pratiques, ces représentants du peuple invitent le ministre de l’Urbanisme à ordonner des audits du foncier.
Lors du passage du ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire, les députés ont comme à leur habitude plaidé chacun pour sa localité. Beaucoup d’entre eux ont par ailleurs saisi Moussa Balla Fofana à propos des spéculations foncières dans leur commune, dénonçant la gestion des terres par les maires. Les cas de Fandène, Thiénaba, Linguère et tant d’autres localités ont été évoqués pour dénoncer les délibérations accordées à des sociétés privées et parfois même étrangères au détriment des populations locales. Balla Moussa Fofana a été aussi interpellé sur la nécessité de corriger les incohérences territoriales dans certaines communes.
Le dossier des 100.000 logements lancé sous Macky Sall est revenu plusieurs fois dans les débats. Mamadou Lamine Thiam a demandé à Moussa Balla Fofana de dire aux Sénégalais ce qu’il va advenir de ce programme avec ses nombreux inscrits, surtout ceux qui avaient reçu des clés symboliquement. Concernant la fonction publique locale, M. Thiam estime que l’Etat est en train de transférer des problèmes aux collectivités. «Nous n’avons pas de quoi payer le personnel des mairies».
Abdou Karim Sall : «depuis plus de 15 ans, tous les délégués de quartiers dans la région de Dakar et ailleurs sont illégaux»
Abdou Karim Sall fait noter au ministre que tous les délégués de quartier de Dakar sont illégaux depuis 15 ans. «Les deux conditions requises à un maire pour nommer un délégué de quartier, c’est qu’il faut d’abord avoir le nombre de quartiers fixés par arrêté ministériel et une délibération du conseil municipal qui fixe les limites et le nombre de quartiers ; or le dernier arrêté ministériel remonte à 2011 et l’avant-dernier date de 2009. Cela veut dire que depuis plus de 15 ans, tous les délégués de quartiers dans la région de Dakar et ailleurs sont illégaux» , déclare le maire de Mbao, invitant Moussa Balla Fofana à y remédier au plus vite.
Maimouna Bousso : «un de vos Dg, un crâne d’œuf, je ne pense pas qu’il ait le niveau…»
Maimouna Bousso s’est intéressées aux 35 hectares de l’ancienne base militaire française. «Je ne vois pas l’utilité de reprendre la base militaire française si la jeunesse surtout celle ouakamoise n’y a pas accès. Je ne vois pas l’impact d’une telle opération si le site est remis à l’armée ou transformé en zone d’habitation pour les plus nantis. Il faut au moins dégager 5 hectares pour y construire un pôle multisport», déclare-t-elle en se faisant l’avocat dles 2500 familles qui ont perdu leur travail.
Traitant le directeur de la Coopération décentralisée de crâne d’œuf, sans le nommer, Maimouna Bousso dit douter de la compétence de Mayoro Diop de conseiller ou d’encadrer les conseillers des collectivités territoriales : «je ne pense pas qu’il en ait le niveau, vous savez de qui je parle», balance-t-elle.
Tahirou Sarr : «avant de parler de digitalisation de l’état civil, il faut procéder à son audit»
Tahirou Sarr remet sur le tapis le sujet de l’audit impératif de l’état civil. «Vous m’avez envoyé des vertes et pas mûres la dernière fois que je vous ai saisi à ce sujet. Je trouve que plaider pour une digitalisation de l’état civil avant l’audit dudit fichier, c’est du gâchis et ce n’est pas cohérent. Ce serait même légitimer les étrangers qui ont acheté des papiers tout en excluant les ayants droit sénégalais», fait savoir le député qui attire l’attention du ministre de l’urbanisme sur la gestion du foncier par des étrangers : «dans les réseaux sociaux, ce sont maintenant les étrangers qui font des annonces de vente de terrains au Sénégal, c’est aberrant et très dangereux», dénonce Tahirou Sarr, qui désigne les policiers, gendarmes, douaniers, militaires et enseignants comme les prioritaires dans l’attribution du foncier.
Maguette Sène, avocat des maires
Maguette Sène de dédouaner les maires : «il y a eu beaucoup d’attaques et d’accusations contre les maires, mais je souhaite simplement que plusieurs collègues députés deviennent maires en 2027 pour voir s’ils vont continuer à tenir le même discours en 2028», affirme-t-il avant d’assurer que les maires ont beaucoup de responsabilités et les ressources ne suivent pas. Maguette Sène de suggérer que l’attribution du Fonds d’équipement des collectivités territoriales soit faite sur la base de présentation de projets : «trois projets prioritaires validés par le conseil municipal. Ce serait donc une obligation pour les maires de les réaliser».
Mbaye Dione : «l’augmentation des salaires des agents des collectivités sera insoutenable pour les mairies»
Le maire de Ngoundiane, lui, rappelle au ministre que sa décision d’ordonner aux collectivités territoriales d’augmenter le salaire de 80.000 à 300.000, pour 16.000 agents, ce qui est un total de 21 milliards par an, est insupportable pour les collectivités territoriales. «Les communes n’ont pas les moyens de gérer une telle dépense. À part la ville de Dakar et quelques communes, cette revalorisation sera insoutenable. Le problème n’est pas réglé, mais différé », renseigne Mbaye Dione, qui demande le contenu révolutionnaire de l’acte 4 de la décentralisation que propose le régime Diomaye.
Nd. Kh. D. F












