Comme un symbole, c’est au niveau du terrain Khar-Yalla qui veut littéralement dire «attendre Dieu» que le FC25 qui regroupe 16 des 19 candidats retenus pour la présidentielle s’est donné rendez-vous, comme pour accepter leur impuissance à faire prendre au Président Macky Sall une date pour la tenue de l’élection présidentielle. Alors que tout le Sénégal devait voter hier pour élire son nouveau chef, les opposants, toujours dans le symbolique, ont déposé des bulletins dans des urnes, histoire de marquer leur détermination malgré tout. Interdits de tenir une activité dans cette enceinte, politiques, membres de la société civile ou encore simples citoyens ont dû faire la queue pour «voter» dans des bureaux de vote installés dans des bâtiments privés.
Une table avec des bulletins de vote et des enveloppes confectionnés pour l’occasion, un chef de bureau, une urne et pas d’isoloir, comme pour montrer à la face du monde «le deuil dans lequel est plongé la démocratie sénégalaise», les seize membres du Front des candidats de la présidentielle du 25 février (FC25), mais également des élus du peuple ou encore des personnalités de la société civile, ont symboliquement voté hier 25 février 2024.
Mais, c’était sans compter avec le refus catégorique des autorités. Devant cette situation, le FC25, après avoir vu son rassemblement dispersé par les forces de l’ordre, a finalement délocalisé le vote symbolique dans des bâtiments privés. Deux bureaux de vote ont ainsi été installés à Dakar : un au siège de Taxawu Sénégal à Sacré-Cœur et un autre au niveau du groupe Walfadjri.
Amadou Ba, mandataire du candidat Bassirou Diomaye Faye en prison : «nous faisons aujourd’hui le deuil du scrutin, mais certainement pas celui du processus électoral. Il faut qu’il en soit conscient. Il y aura une résurrection de cette urne bientôt».
Pour Aminata Touré, ce 25 février est un triste jour pour la démocratie sénégalaise. «En reportant l’élection présidentielle qui devait se tenir aujourd’hui, le Président Macky Sall a privé les 7 millions d’électeurs que nous sommes de notre droit constitutionnel de choisir son successeur», a-t-elle martelé.
À signaler que beaucoup de Sénégalais ont convergé vers leurs bureaux de vote pour exprimer un «deuil électoral» suite au report de l’élection présidentielle. À travers des photos et vidéos publiées sur internet, ces compatriotes voulaient marquer leur désaccord vis à vis de la décision du chef de l’Etat.
Sidy Djimby NDAO










