Dans une contribution au ton grave, intitulée “Constater, Proposer, Avertir”, El Hadji Ibrahima Ndiaye, porte-parole du mouvement Sénégal Demain, dresse un diagnostic sans concession de la situation nationale. Il accuse le gouvernement de paralyser le pays, met en garde contre un risque de dérive comparable à celle du Mali et soumet une série de mesures urgentes pour remettre la nation en mouvement.
Le patron de la 2s Tv, El Hadji Ibrahima Ndiaye, a choisi de parler sans détour. “Je ne viens pas dénoncer, mais éclairer”, écrit-il en ouverture de sa contribution. Pour lui, le constat est clair : ‘’depuis deux ans, le Sénégal n’avance plus’’. Il résume la situation en un mot : ‘’paralysie’’. «Les infrastructures sont à l’arrêt, les investissements gelés, les administrations tournent au ralenti et les entreprises attendent des décisions qui ne viennent jamais. Quant à la jeunesse, elle, ne peut plus attendre», lâche-t-il.
Selon le patron de Origines SA, le pays vit sous l’emprise d’une gestion “émotionnelle du pouvoir”, dominée par les règlements de comptes, la rancœur et les calculs politiques. Il estime que le Sénégal ne se dirige plus par la vision, mais par le ressentiment. Ce qui, selon lui, explique l’inaction : “ce gouvernement n’a pas de vision. Il bloque. Il réagit. Il se méfie. Mais il n’agit pas.”
C’est là que réside, selon lui, le vrai danger. Il met en garde contre une pente glissante qui pourrait mener le Sénégal à répéter “le chemin du Mali”, un pays effondré sous le poids de ses rancœurs internes, devenu vulnérable à cause de la fragilité de ses institutions. Le Boss de la 2stv établit un parallèle inquiétant et demande si c’est vraiment l’avenir que les Sénégalais souhaitent pour leur nation.
S’appuyant sur les paroles de Senghor et Abdou Diouf, rappelant que la division et l’improvisation ne conduisent qu’à l’effondrement, Ndiaye avance une série de propositions qu’il juge indispensables pour sortir le pays de l’immobilisme. Il appelle à décréter immédiatement un Plan d’Urgence Économique National, destiné à relancer les projets gelés, sécuriser les paiements publics et remettre l’économie en marche sans attendre “trois mois, mais maintenant”.
Pour le patron de la 2s Tv, la relance doit aussi passer par un programme massif pour l’emploi des jeunes : modernisation des centres de formation, création de CFA sectoriels, partenariats avec les entreprises, et mobilisation de la diaspora via la plateforme “La Porte du Futur – Sénégal”. Il ambitionne de former et de placer cent mille jeunes en deux ans, une réponse forte à une jeunesse “qui ne peut plus attendre”.
Elhadj Ndiaye réclame également une stabilisation de la gouvernance en mettant fin aux décisions prises sous le coup de la peur ou de la vengeance. Il appelle au retour à la raison, au droit et au dialogue. Il insiste sur la nécessité de protéger le pays des fractures du Sahel en renforçant le renseignement, les zones frontalières et les alliances stratégiques.
Ultimatum
Il plaide enfin pour un dialogue national large incluant l’État, les entreprises, la diaspora et la société civile, estimant que la démocratie exige que l’on se parle “même quand on ne s’entend plus”.
Puis vient l’avertissement, formulé comme un ultimatum. Si le gouvernement persiste dans l’immobilisme, si les deux années à venir ressemblent aux deux dernières, alors le mouvement Sénégal Demain “prendra ses responsabilités”. Ndiaye affirme ne pas vouloir laisser le pays dériver ni voir une génération se perdre dans l’attente ou la rancœur. Il donne au gouvernement un horizon de 100 jours pour relancer les projets, débloquer l’économie, sécuriser l’emploi des jeunes, pacifier la gouvernance, ouvrir un vrai dialogue et clarifier sa vision pour la nation.
Il prévient que si rien ne bouge, l’action politique s’imposera. “Nous agirons. Politiquement. Démocratiquement. Légalement. Mais avec la détermination de ceux qui refusent la chute annoncée.”
Pour finir, Ndiaye convoque à nouveau Senghor qui disait “Le Sénégal n’est grand que lorsqu’il se souvient qu’il a un destin” et Abdou Diouf qui avait soutenu que “La paix n’est pas un héritage, c’est une construction quotidienne”. Il dit tendre la main au gouvernement, tout en affirmant qu’il refuse la passivité et se prépare au réveil démocratique.
Pour lui, le Sénégal vaut mieux que l’arrêt, sa jeunesse vaut mieux que l’attente et sa nation vaut mieux que la rancœur.
Il appelle à un véritable sursaut national : “Que chacun prenne ses responsabilités. Le temps du sursaut est venu.”
Samba THIAM













