Les secteurs d’activités sont en ébullition. Radiation, licenciements, mises à pied… sont les différents motifs brandis hier à l’occasion de l’assemblée générale par les syndicats pour justifier les mouvements de travailleurs. Des motifs de l’Etat que ces syndicats refusent d’admettre. Ils ont dans la foulée invité le nouveau régime à reconsidérer ces actes, car l’acquis des travailleurs est non négociable. C’est ainsi qu’ils ont donné mandat à la coalition pour mener le combat et défendre les intérêts des travailleurs.
L’autorité gagnerait à agir et instaurer un climat de confiance entre les parties prenantes
Et pour justifier l’intérêt de cette union, c’est Sara Konaré qui a parlé au nom des syndicats qui plaident pour les travailleurs du secteur du pétrole. «Cette initiative doit être pérennisée. On a bien fait de commencer par le secteur du pétrole parce que nous sommes dans la stratégie. Comment admettre que notre syndicat n’ait pas dans un cadre de réflexion ? La problématique du respect des conventions collectives établies, ainsi que la sous-traitance avec des contrats à durée indéterminée, est en porte-à-faux avec la législation du travail. Il y a l’accumulation de la dette aux employeurs. On précarise des emplois», dit-il avec fermeté et engagement à cette foire à problèmes des travailleurs et consommateurs.
La Poste a été pillée, sabotée jusqu’à même être détournée de ses fonctions
Le cadre unitaire des travailleurs de La Poste a aussi donné son mot. Une institution et fleuron de l’économie mise à genoux. «Comme il s’agit d’un pillage et d’un carnage financier, La Poste du Sénégal était la première institution qui non seulement a été pillée mais a été sabotée jusqu’à même être détournée de ses fonctions essentielles aux populations», se désole Ibrahim Sarr. Il fait dans la foulée des révélations fracassantes et des accusations à l’endroit du régime précédent. «C’est parce qu’il y a une volonté politique, c’est pourquoi ils ont fait de La Poste un instrument politique. La Poste était la vache à lait du parti au pouvoir précédent, pour financer ses activités et se permettre des recrutements en abondance», laisse-t-il entendre. Néanmoins il a invité les nouvelles autorités «à prendre en considération les mesures mises en place depuis l’ancien régime pour redresser La Poste car l’Etat est une continuité».
Au Port, il y a 781 personnes renvoyées
Un autre fleuron de l’économie nationale a aussi fait l’objet d’un diagnostic sans complaisance. Abdoul Ndiaye en prenant la parole indexe la gestion de Wally Diouf Bodian. «C’est ça qu’on appelle un drame social. Ce sont plus de 700 jeunes qui ont été renvoyés. Ce qui se passe au Port de Dakar est un drame social. En effet, le chiffre avancé aujourd’hui n’est pas exact. A l’heure où je vous parle, 781 personnes sont renvoyées. Elles sont sans emploi depuis l’annonce de l’audit. Il y a ceux qui ont fait 10 ans au Port sans CDI. Wally Diouf Bodian fait des démarches personnelles. Un audit qui dure depuis huit mois. Et il recrute des CDI alors qu’il y a des agents qui ont rempli les conditions après plusieurs CDD», fait-il savoir.
Les travailleurs en «Croix» peint en rouge
Prenant part à la rencontre, les travailleurs de la Croix-Rouge ont dénoncé leur condition de travail qui résulte d’une mauvaise gestion. Selon leur représentant, la boite souffre de partout. «C’est une tension politique qui a eu une répercussion négative à la Croix-Rouge. C’est pour cela qu'on vit depuis d’une mal gouvernance. Ce n'est pas normal que la Croix-Rouge reste 9 mois sans salaire. Il n’y a pas d’assurance maladie pour les travailleurs et les retraités courent derrière leur dus», dénonce leur représentant au rassemblement des centrales.
«Les gens sont mis à pied sans recours à la réglementation»
Oumar Dramé, qui a pris la parole au nom de l’intersyndicale des agents de l’administration publique, a déclaré : «face à l’injustice, la combattre devient un sacerdoce. Celui qui ne la combat pas devient complice. On ne peut pas être dans un pays où on bafoue les droits. Les gens sont mis à pied sans recours à la réglementation. Dans plusieurs ministères, on constate des licenciements et des arrêts de contrats sans aucune explication», regrette Dramé qui juge inacceptable et regrette le licenciement de 44 travailleurs avec CDI au ministère des Mines. «Et le ministre se braque sur sa position. Au ministère des Transports, 80 travailleurs dont 30 qui ont des CDI sont mis à la porte. A la Direction de l’emploi, 93 travailleurs qui étaient dans un projet depuis 1998 ont été licenciés sans aucun motif», révèle-t-il avec désolation en invitant les secrétaires généraux à régler ces questions le plus rapidement possible.
La longue grève des syndicats de l’éducation a été aussi évoquée par les syndicalistes. Représentant du G7, Hamidou Diédhiou lance les hostilités de la grève. «Il nous revient le droit de faire face, en respectant les lois et règlements en vigueur», conclut-il.
Baye Modou SARR









