À Marrakech, le Sénégal vient d’inscrire une nouvelle page de son influence continentale. La reconduction du Pr Massamba Diouf à la présidence du Bureau du Comité de la Convention d’Addis-Abeba, combinée au maintien de la présidence sénégalaise du Rafanaq, consacre un leadership affirmé en matière d’assurance qualité, de reconnaissance des qualifications et de gouvernance de l’enseignement supérieur africain.
Le Sénégal a franchi un cap historique dans la gouvernance de l’enseignement supérieur africain. Les 16, 17 et 18 décembre 2025, la ville de Marrakech a accueilli deux rendez-vous stratégiques majeurs : la 6ᵉ Assemblée générale du Réseau africain francophone des agences nationales d’assurance qualité (Rafanaq) et la 3ᵉ session statutaire du Comité de la Convention africaine de reconnaissance des qualifications (Convention d’Addis-Abeba), organisée sous l’égide de l’Unesco, en présence des États parties et de partenaires internationaux de premier plan tels que l’Auf, Obreal et le Daad.
Au terme de ces travaux, le Professeur Massamba Diouf, Secrétaire exécutif de l’Autorité nationale d’assurance qualité de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (Anaq-Sup), a été reconduit à la présidence du Bureau du Comité de la Convention d’Addis-Abeba pour un nouveau mandat de deux ans.
Une double consécration, un signal fort pour l’Afrique
Cette reconduction intervient alors que le Sénégal conserve parallèlement la présidence du Rafanaq, réseau qui fédère une vingtaine de pays africains membres titulaires et associés. Cette double responsabilité, rare à l’échelle continentale, constitue une véritable consécration diplomatique et scientifique. Pour les deux prochaines années, le Sénégal présidera ainsi le Bureau du Comité de la Convention d’Addis-Abeba aux côtés de la Mauritanie (1ʳᵉ vice-présidence), de l’Afrique du Sud (2ᵉ vice-présidence) et de la Zambie (rapporteur). Une configuration qui illustre la diversité linguistique et géographique du continent, mais aussi la capacité du Sénégal à fédérer autour d’une vision partagée.
Au-delà des mandats, c’est un style de leadership qui est salué. Celui du Pr Massamba Diouf repose sur la concertation, la responsabilité collective et la solidarité africaine. À Marrakech, il a tenu à rendre hommage au Royaume du Maroc pour l’accueil et l’organisation des travaux, tout en rappelant une conviction forte. «Notre diversité est une richesse lorsqu’elle s’inscrit dans une vision commune». À travers l’Anaq-Sup, le Sénégal s’affirme comme un facilitateur de solutions africaines, capable d’accompagner les États et les agences nationales dans le renforcement de leurs systèmes d’assurance qualité, sans imposer de modèles déconnectés des réalités locales.
Baye Modou SARR












