Si le patron d'Ecotra trône aujourd’hui à la tête d’un empire économique de plusieurs milliards de francs Cfa, voire de dollars, ses débuts n’ont pas été de tout repos. C’est pourquoi il a invité la jeunesse à croire en elle, persuadé que chacun peut tirer son épingle du jeu.
Son nom est lié à la société Ecotra. Mais, Abdoulaye Sylla est à la tête de 17 autres entreprises à travers le monde : Amérique, Asie, Afrique et Europe. En effet, le capitaine d’industries a réussi à bâtir au fil des années un véritable empire financier. Et c’est à Louga qu’il a levé le voile sur sa fortune. Malgré les difficultés pour réunir son capital, il a réussi à tirer son épingle du jeu. « J’ai démarré avec un million pour atteindre aujourd’hui des milliards. On parle même de milliards de dollars », lance le patron d’Ecotra. Une fortune balèze si l’on sait qu’un milliard de dollars fait environ 600 milliards de francs Cfa. Cependant, si Abdoulaye Sylla est revenu sur sa réussite en tant que self made man, c’est pour dire à la jeunesse de cette ville d’émigrés qu’il est possible de réussir. « Il faut faire croire à la jeunesse que c’est possible de réussir, d’être autonome et de prendre en charge toutes les préoccupations de vos proches. J’en suis l’exemple. Pourtant, en lançant mes activités, je n’avais pas dix mille en poche. Mais à force de travail, j’ai réussi à réunir l’argent de mon capital. Donc, les fils de Louga peuvent y arriver. Ce sont des gens braves et valeureux », explique Abdoulaye Sylla qui, une fois à l’Assemblée, si sa liste est majoritaire, de faire voter une loi sur l’insertion de l’émigré pour donner à ces compatriotes la place qui leur revient dans leur pays d’origine. Non sans rappeler qu’il fut émigré aux États-Unis dans le cadre de ses études et sait ce que ses compatriotes endurent à l’extérieur.
Et, pourtant, dit-il, ils contribuent plus à l’économie nationale. Auparavant, à l’étape de Gandiol, Abdoulaye Sylla a déploré les miettes qui sont récoltées par les femmes dans l’extraction du sel dans des conditions difficiles. Des moments d’émotion pour le patron d’Ecotra, notamment lorsqu’il évoque sa mère. «Je vois en ces femmes des mamans, des tantes et des sœurs. Et, j’ai trop de considération pour ces femmes parce que ma mère a beaucoup fait pour moi», confesse Abdoulaye Sylla, le trémolo dans la voix, envahi par l’émotion, à l’évocation de sa mère. Cependant, il a décidé, si sa coalition obtient la majorité à l’Assemblée nationale, de faire venir des hommes affaires pour saisir l’opportunité du sel en érigeant des usines de transformation du sel pour créer de la valeur ajoutée et permettre aux femmes de tirer profit de leurs efforts. Autre lieu, mêmes promesses. A Saint-Louis, le patron d’Ecotra a promis de créer des usines de transformation halieutiques et du riz de la vallée.
M. CISS