Mamadou Diallo va passer les 3 prochains mois en prison. Au cours d’une bagarre, il a fendu le front après avoir poignardé la main gauche de Djamil Ndiaye, frère de cette dernière. Malgré ces contestations depuis l’enquête, il a été déclaré coupable de coups et blessures volontaires et devra payer à la plaignante 500.000 francs Cfa.
Mamadou Diallo est un homme violent que les rigueurs carcérales n’ont pas calmé. Et malgré un premier emprisonnement pour coups et blessures volontaires, il a récidivé. Conséquence : il a été condamné vendredi dernier à 3 mois ferme. Pour une banale histoire, il a d’abord poignardé à deux reprises le bras gauche de Djamil Ndiaye au cours d’une bagarre avant de fendre le front de la sœur de ce dernier, Aïcha, dont le seul tort a été d’être venue s’enquérir de la situation. Condamné en 2015 pour les mêmes faits, le prévenu n’a pas tiré leçon de cette peine qui lui a été infligée. Et dans un passé récent, il avait sévèrement battu le petit-frère de ses deux victimes, sous prétexte que le ballon de ce dernier l’avait atteint.Cette fois-ci, le plaignant Djamil avait garé son scooter devant la porte de sa maison contiguë à celle du prévenu. Ainsi, Mamadou Diallo lui a intimé l’ordre de ne plus mettre son engin sur le passage. En réponse, Djamil lui affirme qu’il le refera. Dans une colère noire, Diallo brandit le couteau qu’il détenait par-devers lui, et porte deux violents coups au bras gauche de Djamil. Alertée par le bruit de la mêlée, la mère de la victime a rappliqué, s’écriant «wooy jam nako» (il l’a poignardé). Elle est suivie par sa fille Aïcha qui a eu écho des cris de sa mère.
Au lieu de s’amender et de chercher des soins pour Djamil, Mamadou s’en est pris à Aïcha en jetant une grosse pierre à sa direction; lui fendant le front.
Conduits à l’hôpital, Aïcha et Djamil ont eu un certificat médical avec une incapacité temporaire de travail respectivement de 30 et 15 jours avant qu’ils n’aillent déposer plainte pour coups et blessures volontaires au commissariat de Yeumbeul.
Apostrophé par les agents enquêteurs, le mis en cause a nié les faits durant son audition préliminaire mais il est placé sous mandat de dépôt le 6 novembre 2017.
Devant la barre où il a été attrait avant-hier vendredi, Mamadou Diallo a servi les mêmes contestations. «Je n’ai pas jeté une pierre à Aïcha. Elle s’est blessée toute seule en descendant les escaliers. J’ai même entendu le bruit. Je ne détenais pas d’arme blanche non plus. C’est eux qui m’ont attaqué à 3. Je n’ai pas non plus tailladé la main de Djamil», a-t-il balayé d’un revers de main.
Avec un front bandé, la plaignante Aïcha Ndiaye a formellement affirmé que Mamadou était son agresseur. «De la terrasse où j’étais, j’ai entendu ma mère qui a crié en disant qu’il a poignardé mon frère. Je suis descendu sur le champ. Du coup, il a saisi la pierre et il me l’a lancée sur le front», a-t-elle explicité. Son frère Djamil a abondé dans le même tout en ne demandant pas de dommages et intérêts.
L’avocat d’Aicha a réclamé la somme de 500.000 F pour toutes causes de préjudice confondues vu la constance des faits. La parquetière qui a fustigé la mauvaise foi du prévenu a sollicité de le retenir dans les liens de la prévention en le condamnant à 6 mois de prison ferme afin qu’il se ressaisisse.
Au terme des débats, le tribunal a déclaré Mamadou Diallo coupable de coups et blessures volontaires avec la peine de 3 mois d’emprisonnement ferme. Aussi, il doit allouer le montant de 500.000 F à Aïcha Ndiaye pour son préjudice. La Cour a aussi donné acte à Djamil de sa décision de ne pas demander de dommages.
Fatou D.DIONE (Stagiaire)