Il y a des dossiers qui frisent le ridicule. Parmi eux, celui de Salimata Diop, plus connue sous le nom de Ndèye Saly Diop Dieng. Convoquée hier par la Commission d’instruction près la Haute Cour de justice pour des confrontations, l’ancienne ministre de la Femme n’a fait face qu’au vendeur de… climatiseur. En présence de l’ancien Dage du ministère, Ndèye Saly Diop a dit n’avoir jamais vu de sa vie ce dernier et qu’elle n’a jamais reçu de climatiseur. Ce dernier a aussi juré n’avoir jamais vu la ministre.
Le dossier hyper médiatisé à l’époque du rapport Force Fonds Covid-19 concernant le ministère de la Femme est en train de faire pschitt. En effet, ce dossier, qui frise le ridicule, se réduit de plus en plus à une affaire de climatiseurs (de deux climatiseurs pour être plus précis). Ce qui donne absolument raison au Premier ministre Ousmane Sonko, qui, lors d’une mémorable sortie, disait en substance : «les députés avaient mieux à faire que de lever l’immunité parlementaire d’un de leurs collègues pour une présumée affaire d’une cinquantaine de millions alors que des dossiers à milliards dorment dans les tiroirs».
Hier, Salimata Diop, plus connue sous le nom de Ndèye Saly Diop Dieng, avait été convoquée par la Commission d’instruction près la Haute Cour de justice pour une séance de confrontations. L’ancienne ministre de la Femme mobilise ses avocats pour espérer faire face enfin aux fournisseurs. En fait de confrontations, révèlent nos sources, il n’y avait que l’ancien Directeur de l’administration générale et de l’équipement (Dage) et le vendeur de… climatiseurs. Interdit de rire.
Lors de la ‘’confrontation’’, l’ancienne ministre a dit n’avoir jamais vu auparavant le vendeur de climatiseur. Salimata Diop a indiqué que ni elle ni le gardien de son domicile ou un quelconque de ses proches n’ont jamais signé de bons de livraison concernant des climatiseurs. D’ailleurs, manque-t-elle de rigoler, les climatiseurs dont il est question dans l’affaire sont des Hisense alors que chez elle, il n’y a aucun climatiseur de cette marque.
L’ancienne ministre d’indiquer toutefois que, dans la rubrique «Aides et Secours», n’ayant rien à voir avec les fonds Force Covid-19, elle peut acheter des climatiseurs pour des mosquées, morgues et autres, mais jamais «à titre personnel».
Le vendeur de climatiseurs, interrogé, a aussi indiqué n’avoir jamais vu auparavant la ministre et qu’il a déposé quelque part les deux climatiseurs sans savoir où.
Certains spécialistes, étonnés de cette situation, se demandent comment il est possible de poursuivre un ancien ministre pour deux climatiseurs, d’autant que, quelle que soit la marque, le prix ne peut pas excéder 600 ou 800.000 francs, ce qui est inférieur au montant de 1 million réclamé pour toute ouverture de poursuites pour détournement de deniers publics.
Alassane DRAME













