La situation plus que préoccupante en Libye avec la vente aux enchères des migrants subsahariens a été largement évoquée lors de l’atelier national de consultation sur le Pacte mondial pour les migrations. Le Sénégal entend faire une proposition afin d’améliorer la gouvernance des migrations.
L’occasion ne pouvait pas mieux tomber. Après les images hallucinantes de la vente de migrants en Libye, l’Organisation internationale pour les migrations a organisé un atelier national de consultation sur le Pacte mondial pour les migrations. Tribune qui a été saisie par Ndioro Ndiaye, présidente de l’Alliance pour la migration, le leadership et le développement, pour réfléchir sur le Pacte mondial afin d’avoir une approche migratoire pour le Sénégal. «La rencontre représente à coup sûr une étape importante dans la réflexion stratégique sur l’état actuel et les perspectives d’amélioration de la gouvernance des migrations», dira l’ancienne ministre. Cette dernière soutiendra qu’en dépit de «toutes les difficultés de gestion et la complexité du phénomène, l’actualité au quotidien nous sert les raisons, sous formes parfois hideuses et avilissantes, de ne pas désespérer, de redoubler d’effort, d’innovations et d’ingéniosité pour une gouvernance des migrations plus intégrative et axée sur les résultats».Ce qui l’amène à déplorer avec la dernière énergie la vente aux enchères de migrants subsahariens dans un quartier de Tripoli, en Libye. «Cet acte d’une absolue ignominie, aussi odieux que révoltant, qui n’est pas sans rappeler les plus sordides et sinistres évènements de l’histoire, prouve, à lui seul, à quel point les migrations méritent toute notre attention», peste Ndioro Ndiaye.
Prenant la balle au rebond, Ibrahima Racine Kane, qui représentait la société civile, estime que «le fait que ce soit l’Europe qui détermine le statut migratoire est un problème, en plus, il n’y a pas encore de politique national sur la migration». Seulement Richard Danziger, Directeur régional de l’Oim pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, renseigne qu’il n’y pas de chiffre exact sur le flux migratoire et aussi les recherches sur les migrations en Afrique ne sont pas faites par les Africains.
Au sortir de cet atelier, le Sénégal sera en mesure de donner une réponse consensuelle en direction des prochaines phases du Pacte mondial, y compris la rencontre de Puerta Vallerta, au Mexique, en décembre.
Samba THIAM