Macky Sall a profité de la Conférence nationale des élus de son parti pour s’inviter dans la rencontre via un appel téléphonique et solder ses comptes avec le nouveau régime, les dissidents de son parti, avant de se projeter sur les élections législatives avec une nouvelle coalition en vue d’avoir la majorité à l’Assemblée nationale pour dérouler son programme gouvernemental et imposer la cohabitation.
La conférence nationale des élus de l'Apr ce samedi au siège du parti a été l’occasion pour Macky Sall de s’inviter à la rencontre par appel téléphonique, transmis au public par Abdou Mbow, pour solder ses comptes avec ses détracteurs qui l’accusent de tous les péchés d’Israël.
«Je suis plus que jamais déterminé à mener le combat»
D’emblée, le patron de l’Apr s’est réjoui de la forte mobilisation qui témoigne, dit-il, de l’unité autour du parti. «Cette mobilisation est aussi un démenti à tous ceux qui s’arrogent la prétention de parler en mon nom ; à d’autres qui disent bénéficier de ma bénédiction pour rallier une autre formation politique. Il n’en est rien. Ma famille politique est ici réunie à travers cette forte mobilisation. Et, cela démontre que le parti est plus que jamais déterminé à aller de l’avant. Je vous engage à rester unis derrière ces responsables qui sont présents dans la salle», lance Macky Sall, avant de poursuivre : «ceux qui disent que je suis parti, je ne reviendrai plus, je leur dis ceci : je suis aujourd’hui plus que jamais le président du parti et déterminé à mener le combat pour gagner les élections législatives et dérouler notre programme gouvernemental», ajoute-t-il sous les ovations des militants.
Une grande coalition pour les législatives
A cet effet, il annonce la mise en place d’une grande coalition pour participer aux élections législatives. Et, pour démontrer qu’il est à fond dans ce projet, il révèle que cette coalition en gestation portera sa signature. «Ce sera une large coalition. Je discute avec des responsables et les concertations se poursuivent. On aura un programme de législature, mais aussi un programme de gouvernement qui sera déroulé si on sort victorieux de ces élections du 17 novembre prochain», souligne l’ancien chef de l’Etat (2012-2024).
«Personne ne doit vous contraindre à raser les murs»
Poursuivant, le patron de l’Apr est revenu sur son bilan à la tête du pays. Un bilan élogieux, dit-il, retracé par un livre blanc publié récemment et qui revient sur les performances économiques, les réalisations et la bonne gouvernance, entre autres sujets. «Aujourd’hui qu’on est dans l’opposition, il faut rester digne et garder la foi en Dieu qui nous a donné la possibilité de servir notre pays au plus haut niveau pendant 12 ans. Personne ne doit vous contraindre à raser les murs. Marchez la tête haute et soyez fiers de ce que nous avons accompli. Nous avons abattu un travail titanesque à la tête du pays qui restera à jamais gravé dans les mémoires», renchérit l’ancien Président qui invite ses partisans à demeurer sans crainte des obstacles qui se dressent devant eux. «Nous sommes des militants de la démocratie et de la vérité, mais on se désole de constater que des complots sont ourdis dans le seul but de réduire à néant tout ce que l’Apr a construit dans ce pays. Ce complot vise à ternir l’image du Président Macky Sall et semer la confusion dans la tête des Sénégalais, mais je demeure plus que jamais déterminé à rester à la tête du parti pour continuer le travail déjà entamé. Nos réalisations leur hantent le sommeil et ils veulent, par tous les moyens, nous effacer de la mémoire des Sénégalais. C’est peine perdue et le temps reste le meilleur juge», martèle le prédécesseur Diomaye à la tête du pays.
«Certains étaient mus par autre chose, aujourd’hui que nous ne sommes plus au pouvoir, ils sont partis»
Macky Sall n'a pas apprécié la démarche de certains de ses anciens compagnons au pouvoir. «Je n’ai jamais cherché à m’enrichir, à enrichir mes proches ou à faire du favoritisme. Tout ce que je faisais, c’était pour le Sénégal. Malheureusement, certains étaient mus par autre chose et aujourd’hui que nous ne sommes plus au pouvoir, ils sont partis. C’est pourquoi pour cette nouvelle coalition, discutons avec ceux qui épousent notre vision. Dans une élection, c’est la population qui est le dépositaire des suffrages. J’invite les responsables à retourner dans leurs bases», confie le patron de l’Apr. Il n’a pas manqué de souligner que ces investitures pour ces législatives seront différentes des précédentes, pour la bonne et simple raison que c’est une nouvelle coalition et l’Apr doit s’ouvrir à d’autres forces politiques, tout en mettant le Sénégal en avant.
«Si j’avais comploté, j’allais au moins recevoir les avantages dus à mon rang»
Accusé à tort ou à raison d’avoir comploté avec les actuels tenants du pouvoir à travers la loi d’amnistie, l’ancien chef d’Etat a porté la réplique à ses détracteurs. «Ceux qui quittent l’Apr m’accusent d’avoir trahi le Sénégal en complotant avec le pouvoir. Que nenni ! Lors de la dernière présidentielle, je n’étais pas candidat et mon objectif était de partir en laissant un pays en paix, à travers l’organisation d’un scrutin apaisé et transparent, contrairement à cette confusion à laquelle nous sommes en train d’assister. S’il était vrai que j’avais comploté avec les tenants du pouvoir, j’allais au moins bénéficié des avantages dus à mon rang d’ancien président de la République. Mais, je n’ai reçu aucun avantage. Pire, on traque les responsables de mon parti et les militants. On ne traite pas quelqu'un qui aurait comploté de cette façon. Il n’y a aucun complot encore moins un deal», se dédouane l’ancien Président.
«Si nous n’avons pas la majorité, ils vont s’en prendre aux maires»
Par ailleurs, le prédécesseur de Diomaye est d’avis que le nouveau régime n’a pas encore fini de se départir des responsables de son parti. «De la même manière qu’ils ont procédé à la dissolution de l’Assemblée nationale et tenté de dissoudre le Cese et le Hcct, si on n’a pas la majorité à l’Assemblée nationale le 17 novembre, ils vont s’en prendre aux maires et aux présidents de conseil départemental», explique Macky Sall.
Moussa CISS