Rien n'est encore clair sur les dates officielles de la tenue de la Coupe d'Afrique des nations féminine qui doit se tenir au Maroc. En attendant, le coach des Lionnes Mame Moussa Cissé, dans cet entretien téléphonique qu’il nous a accordé, a confié avoir annulé le regroupement du 19 février car le Mali a renoncé à jouer les deux matchs amicaux prévus. Pour parer à toute éventualité, le coach supervise avec son staff l'ensemble des équipes qualifiées et établit, de concert avec les clubs, un programme avec ses Lionnes.
Les Echos : Quelle est l'actualité de l'équipe nationale féminin ?
Mame Moussa Cissé : On avait prévu de faire deux matchs contre le Mali mais cela est impossible. La partie malienne n'est pas encore prête pour l'organisation et à leur niveau il y a eu des problèmes. Donc à la dernière minute on a dû annuler le regroupement du 19 février. Nous avons demandé aux filles de rester dans leurs clubs. Nous avions convoqué les filles pour la date Fifa du 19 au 28 février. Nous voulions anticiper les choses. D'abord en convoquant les joueuses et en attendant un accord avec les Maliens pour l'organisation du match mais malheureusement cela n'a pas abouti. Là, nous attendons la fenêtre de la Fifa au mois d'avril.
Est-ce que cela n'est pas un handicap pour vous de ne pas tenir ce regroupement ?
On ne perd rien parce que les joueuses sont en compétition et ce n'est pas trop grave. Même si on aurait bien voulu avoir ces matchs pour régler certains détails. C'est la partie malienne qui n'a pas pu honorer l'accord parce que nous avions fait la lettre au niveau de la fédération.
Comment comptez-vous pallier ce rendez-vous manqué pour la suite de la préparation ?
Bien évidemment les joueuses vont continuer à travailler en club. Il n'y a pas de problème de mon point de vue du moment qu'elles sont toutes en compétition. Donc je reste en contact avec toutes les filles afin de leur expliquer sur quoi je voudrais qu'elles travaillent. Je suis en contact avec certains coachs et nous leur disons ce que nous attendons et ils font de même de leur côté.
Pouvez-vous nous parler des binationaux qui sont dans la liste de joueuses que vous avez convoquées ?
Il y en a quatre qui sont avec nous d'ailleurs elles étaient dans le groupe lors du regroupement contre la Tunisie et sur nos deux derniers matchs contre l'Égypte.
Il y a Noelly Mendy, elle joue à Guingamp en première division en France. Elle a 19 ans, jeune certes mais elle a un bon potentiel, elle est axe central. Elle peut jouer axe central gauche ou milieu de terrain défensif. Elle est très jeune mais elle a beaucoup de potentiel, la preuve il fallait se battre pour l'avoir très tôt vu que d'autres nations voulaient l'enrôler comme la France dont elle détient la nationalité. Nous avons Ndèye Mbathio Lohourignon qui est à Thonon Evian Grand Genève FC, elle est latérale droite et vient juste d'avoir 20 ans. Elle a une bonne formation avec l'académie du Paris Saint Germain. Ce sont des filles qui ont fréquenté cette académie et qui ont un fort potentiel sur le plan technique avec une très bonne compréhension du jeu. Ce sont des filles qui peuvent nous apporter quelque chose.
Il y a aussi Marie Virginie Ndèye Fatou Diop qui joue à Saint Denis, mais qui a fait sa formation en Allemagne à Francfort. Elle a joué au PSG et est maintenant capitaine de son équipe et joue milieu de terrain défensif et axe central. Elle a 23 ans.
La dernière, c'est Amy Diop qui a joué avec l'équipe nationale de France U17. Elle a joué en France avant de partir aux Etats Unis ; maintenant elle est de retour en France. Elle était convoquée lors du match amical contre la Tunisie mais elle n'a pas pu venir contre l'Égypte vu qu'elle était blessée.
C'est la ruée vers les binationaux alors...
Ce sont les quatre aujourd'hui sur qui nous avons jeté notre dévolu pour apporter un peu leur savoir-faire. L'atout en plus, c'est qu'elles évoluent en Europe et connaissent le contexte international. C'est une autre expérience qu'elles ont en plus que nos filles qui sont ici. Maintenant nous avons de plus en plus de filles qui partent. On a 7 ou 8 qui étaient là en 2021 et 2022 et qui se retrouvent maintenant en France à Marseille et Metz ou Espagne.
La non convocation de Absatou Malado Diallo, est-ce un choix voulu par le staff ?
Malado n'était pas convoquée parce que nous avons voulu la laisser avec son club afin de faciliter son adaptation. On la connait bien et elle a vraiment le potentiel qu'il faut. Nous avons vu ce qu’elle a fait à la dernière Coupe d'Afrique. On a préféré convoquer d'autres filles parce que ce regroupement était l'occasion de faire une revue de l'effectif et permettre aux nouvelles de s'intégrer au groupe.
Quelles sont les équipes à surveiller lors de cette compétition ?
Sur les 12 équipes qualifiées, vu qu'il n'y a pas encore de date prévue pour la compétition, j'ai commencé à travailler sur chaque équipe. Je suis en train de travailler sur les vidéos de chaque équipe. Déjà sur les 12 qui étaient à la dernière Can, il n'y en a que 6 qui reviennent. Nous connaissons l'Afrique du Sud qui a gagné la dernière Can, elle monte en puissance. Vraiment c'est une équipe qui est dans une très bonne dynamique. Le Nigéria même s'il n'est plus ce qu'elle était avant mais c'est une valeur sûre du football féminin avec 11 titres gagnés sur les 13. C'est une équipe qui a l'habitude de ce genre de confrontation. Il y a le Maroc qui a beaucoup progressé ces dernières années mais aussi la Zambie ; donc ce sont des éléments à prendre en compte.
Samba THIAM
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