Les comptes nationaux du Sénégal ont changé d'année de base, passant de l'année de base 2014 à celle de 2021. Ainsi, les traitements et améliorations pris en compte ont entrainé une réévaluation du Pib de 2021 de 13,5% pour s'établir à 17.316 milliards francs Cfa contre 15.261 milliards, selon l'ancienne base. Cette révision est expliquée par l'intégration de nouvelles sources de données et la meilleure couverture des activités (+11,6%), la mise à jour des sources courantes et des classifications de nomenclatures (+3,0%), les améliorations méthodologiques (-1,2%).
Les comptes nationaux du Sénégal sont passés en base 2021 en remplacement de 2014, entrainant une modification de l'ensemble des agrégats macroéconomiques. Le changement d'année de base consiste à une révision des méthodologies, des nomenclatures et des sources utilisées pour la compilation des comptes nationaux en vue de refléter au mieux la réalité économique. Le Rebasing a entrainé une révision à la hausse du niveau du Pib du Sénégal qui s’est établi à 17.316 milliards francs Cfa avec la nouvelle base 2021, contre 15.261 milliards francs Cfa selon l'ancienne base 2014, soit une revalorisation de +13,5%. La revalorisation de 2054,7 milliards francs Cfa du Pib est expliquée par une prise en compte de nouvelles enquêtes et des améliorations de couverture qui ont contribué à hauteur de 11,6 points ; une mise à jour des sources courantes et des classifications (+3,0 points) et une amélioration des méthodologies d'estimation, de traitement ou de calcul (-1,2 point).
Les raisons de la revalorisation du Pib
En effet, les enquêtes réalisées et la recherche d'exhaustivité ont été faites dans le but de disposer des comptes de meilleures qualités et de corriger les incohérences notées entre l'offre et la demande de certains produits. Ce travail s'est soldé par une augmentation du Pib de 1777,0 milliards francs Cfa en 2021, soit une contribution de +11,6 points. Cette réévaluation est induite par la prise en compte des enquêtes réalisées dont les principales sont l'enquête sur les conditions de vie des ménages (Ehcvm) qui a apporté +3,9 points en termes de contribution, celles portant sur le transport informel (+2,9% points), les marges de commerce et de transport (+1,5 point), le Recensement national de l'élevage (+1,5 point), etc. Les travaux d'actualisation des sources de données courantes et d'amélioration du classement des produits et des branches d'activités ont impacté le niveau du Pib rénové de 2021 de +457,7 milliards francs Cfa, soit une contribution de +3,0 points à la réévaluation. Cette situation est consécutive à une meilleure couverture des entreprises formelles non financières (Bdef) de +2,2 points, de la prise en compte des données révisées du Tableau des Opérations financières de l'État (+0,7 point) à la suite des travaux d'audit sur les finances publiques, des sociétés financières (+0,3 point) et des améliorations notées sur l'enquête annuelle agricole (-0,6 point). Les travaux du présent changement d'année de base ont été marqués par des améliorations méthodologiques qui ont contribué négativement à la réévaluation du Pib (-1,2 point). Les améliorations méthodologiques ont notamment porté sur l'estimation de l'activité du secteur financier (+0,3 point), de l'analyse de la filière viande (+0,1 point), de l'autoproduction des ménages (+0,1 point) et de la production minière et de la recherche et développement (-1,7 point).
Le poids réel des secteurs d’activités après le rebasing
En termes de secteur, le poids du secteur tertiaire en 2021 a enregistré une augmentation, passant de 50,5% à 53,4%, comparativement aux résultats des anciens comptes nationaux. Le poids des activités du primaire a été relativement stable (15,6% avec l'ancienne base à 15,4% avec la nouvelle base). En revanche, le poids du secteur secondaire s'est replié passant de 23,9% à 22,6%. Par ailleurs, le poids des taxes nettes s'est réduit s'établissant à 8,7% du Pib contre 10,0% avec l'ancienne base, sous l'effet d'une réévaluation plus importante du Pib. La part des dépenses de consommation finale dans le Pib est passée de 81,7% à 84,7% alors que celle de l'investissement est passée de 38,4% à 32,8% à la suite des travaux de changement d'année de base. En revanche, le poids des exportations nettes de biens et services s'établit à -17,5% dans la nouvelle base contre -20,1% dans l'ancienne.
Réduction du déficit budgétaire de -13% à -11,8% en 2021 avec les conséquences du rebasing
Les travaux de rebasage ont entrainé une réduction du déficit budgétaire global rapporté au Pib de 1,5 point de pourcentage (pp) avec un solde passant de -13,3% à -11,8% du Pib en 2021. S'agissant du taux de pression fiscale, la prise en compte des nouvelles données fournies par le Tableau des opérations financières de l'Etat et les travaux d'élaboration des comptes nationaux rénovés ont fait passer le rapport recettes fiscales/Pib de 18,0% à 15,9% en 2021. En ce qui concerne le taux d'endettement public, le ratio a connu une baisse de 10,8 points de pourcentage à la suite de la compilation des comptes nationaux rénovés et est ressorti à 80,0% en 2021 contre 90,8% du Pib avec l'ancienne base.
Révision du taux de croissance de 2022 de 3,9% à 4,6%
La prise en compte des changements dans l'établissement des comptes de la première année courante a également entrainé une révision du taux de croissance économique. Le taux de croissance s'est établi à 4,6% en 2022 (base 2021) contre 3,9% (base 2014), soit une réévaluation de +0,7 point de pourcentage. Cette situation est consécutive à la révision du niveau de croissance des taxes nettes de subventions sur les produits (+1,5pp), des secteurs secondaire (+0,9pp) imputable aux activités de construction (+18,3pp), de fabrication de produits alimentaires, boissons et de produits à base de tabac (+13,3 pp) et des activités extractives (+2,3pp), tertiaire (+0,7pp) consécutive aux activités d'hébergement et de restauration (+11,8pp), d'information et de communications (+4,9pp) et des services immobiliers (+2,6pp) et primaire (+0,2pp). Le solde extérieur courant rapporté au Pib s'est situé en 2021 à (-10,7%) contre (-12,1%) avec l'ancienne base. Le Pib de 2021 avec la nouvelle base s'établit à 31.226 millions.
M. CISS
Note sur le changement d’années de base des comptes nationaux du Sénégal
La disponibilité de statistiques macroéconomiques exhaustives et de qualité est un enjeu crucial dans les pays africains comme le Sénégal. Pour répondre à ce besoin, l'Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd) révise régulièrement les indicateurs macroéconomiques en actualisant les principales sources courantes utilisées, en recherchant et intégrant de nouvelles sources de données pertinentes et en améliorant les méthodologies utilisées. De plus, des évolutions importantes sont notées dans l'économie provoquant un changement des structures de production et d'utilisation des biens et services. Pour ces différentes raisons, l'Ansd a procédé au changement d'année de base (Rebasing) des comptes nationaux du Sénégal, passant de l'année de base 2014 à celle de 2021, afin de refléter au mieux la structure et la taille de l'économie et d'améliorer la qualité des statistiques macroéconomiques du secteur réel.
M.C












