Le bureau municipal de la ville de Dakar monte au créneau après l’occupation de l’hôtel de ville par les forces de l’ordre. Cette situation, jugée illégale et contraire aux principes fondamentaux de la décentralisation, a perturbé le fonctionnement des services publics locaux, tout en empêchant l’accès des conseillers municipaux et des agents à leurs bureaux. Dans un communiqué ferme, le bureau municipal interpelle les plus hautes autorités de l’État pour une levée immédiate de ce qu’il qualifie de “blocus inacceptable”, tout en maintenant la session du conseil municipal prévue ldemain.
Dans un communiqué de presse dont une copie est parvenue à «Les Échos», le bureau municipal de la ville de Dakar a vigoureusement dénoncé, ce 24 décembre 2024, l’occupation de l’hôtel de ville par les forces de l’ordre, après une décision de l’adjoint au préfet déclarant le maire Barthélemy Toye Dias démissionnaire. Une situation qualifiée d’illégale et de grave atteinte à la décentralisation par les autorités municipales.
Un accès restreint et une paralysie des services publics
Selon le bureau municipal, les agents municipaux sont contraints de présenter leur carte professionnelle pour accéder à leur lieu de travail. Pire encore, des conseillers municipaux, pourtant munis de leur badge et portant leur écharpe officielle, se sont vu refuser l’accès à l’hôtel de ville. Cette situation entraîne également des répercussions sur les usagers, qui éprouvent des difficultés à bénéficier des services publics locaux. Le bureau municipal considère cette situation comme “inacceptable dans un État de droit” et souligne que le fonctionnement régulier du conseil municipal n’a pas été remis en cause. En conséquence, il interpelle directement le Premier ministre, le ministre en charge des Collectivités territoriales, ainsi que le ministre de l’Intérieur, pour qu’ils mettent fin à ce qu’il qualifie de “blocus illégal”. “Ce blocus constitue une balafre dans le visage de la décentralisation”, déclare-t-il, insistant sur la nécessité d’une levée immédiate et inconditionnelle de l’occupation des locaux municipaux.
Session municipale maintenue malgré les tensions
Malgré le climat de tension, le bureau municipal a confirmé la tenue de la session du conseil municipal prévue pour le jeudi 26 décembre 2024 à 16h à l’hôtel de ville. Parmi les points à l’ordre du jour figure notamment l’examen du projet de budget pour l’année 2025. Le déroulement de la session du conseil municipal sera scruté de près, dans l’attente d’un dénouement à cette impasse institutionnelle.
Sidy Djimby NDAO