Convoqué hier pour être entendu sur le fond dans l’affaire des 125 milliards de francs qui lui a valu une inculpation et un placement sous bracelet électronique, Ismaïla Ngom n’a pas duré dans le bureau du juge d’instruction. En fait, son audition n’a duré qu’environ une heure. Les chefs d’inculpation sont pourtant multiples et graves. Face aux questions du juge qui tournaient principalement sur Farba Ngom et les sociétés familiales, le frère cadet du maire des Agnam a renvoyé le juge à son grand-frère. Pour ce qui concerne les faits, il les a donc tous niés.
Annoncée pour ce vendredi 21 novembre, l’audition de Ismaïla Ngom n’aura duré qu’environ une heure. Le frère cadet de Farba Ngom a quitté les locaux du Pool judiciaire financier pour rentrer chez lui vers 11 heures 30, tout comme ses avocats qui sont venus l’assister. A croire qu’en réalité, il n’y avait rien à dire, sinon pas grand-chose. Pourtant les charges sont multiples et sérieuses. Association de malfaiteurs en groupe criminel organisé, blanchiment de capitaux pour un montant de 125 milliards et complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics, telles sont les charges visées par le Procureur dans son réquisitoire introductif par lequel il a saisi le juge d’instruction, contre Ismaïla et Birane Ngom ; ce dernier devant passer lundi prochain. En ce qui le concerne, Ismaïla Ngom a contesté tous ces faits qui sont portés contre lui. Il s’est livré aux questions du magistrat instructeur et a apporté des réponses à certaines questions et pour le reste, il a renvoyé le juge à son frère ; lui répondant que c’est à Farba Ngom qu’il faut poser la question. L’instruction, en fait, repose principalement sur le député-maire de Agnam. Ce dernier sera probablement le dernier à défiler au cabinet du juge pour son audition, quand le magistrat instructeur aura rassemblé assez d’éléments pour l’interroger facilement. Pour l’heure, le juge tient à entendre d’abord les présumés complices.
Complice présumé de son grand-frère, Ismaïla Ngom est mis dans la cause à travers le rapport de la Cellule nationale de traitement des informations financières (Centif) qui a soulevé les malversations présumées évaluées à 125 milliards de francs contre Farba Ngom et Tahirou Sarr, qui seraient au cœur de tout cela. Le frère cadet du maire des Agnam est inquiété puisqu’il est le gérant statutaire des sociétés familiales. La Centif a relevé une émission par la société Sofico de Tahirou Sarr de 14 chèques d’un montant cumulé de 5.300.000.000 francs au bénéfice de la Scp Tidiania liée à Farba Ngom et dont Ismaïla Ngom détient 90% des actions. Le frère de Farba Ngom a également fait plusieurs retraits en espèces de sommes importantes, notamment deux retraits d’un milliard chacun, toujours selon la Centif. Ce, entre autres faits soulevés par la Cellule de traitement des informations financières. Quoi qu’il en soit, il a dégagé en touche. Lundi prochain son autre frère Birane Ngom, qui détiendrait 10% des sociétés familiales et qui n’est pas gérant, se soumettra aux questions du magistrat instructeur.
Alassane DRAME












