Trainée par sa colocataire devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, pour des faits de vol et de coups et blessures volontaires, Fatma Ngom a fini par être condamnée hier, jeudi 2 octobre, à 2 mois de prison ferme pour le dernier délit. Cette bagarre entre les deux parties a éclaté lorsque Ndèye Diop a accusé sa colocataire de vol.
Lorsqu’elle a eu l'idée de cambrioler sa colocataire, Fatma Ngom ne pensait pas que Ndeye Diop allait facilement découvrir l'auteur des faits. Mais elle a fait fi de tout ceci, car cette masseuse a chipé les sous de la partie civile. Ce qui a viré à une bagarre à l'issue de laquelle la plaignante Ndèye Diop s'est retrouvée avec des blessures. En effet, les deux filles vivent en colocation dans un appartement aux Hlm Grand-Yoff. Au début, il n'y avait pas de problème entre elles. Mais quelque temps plus tard, elles ont eu un différend qui est né d'un vol qu'aurait subi Ndèye Diop. Cette dernière, dans la matinée du 21 septembre 2024, est partie à Touba laissant seule Fatma Ngom dans l'appartement qu'elles partagent. Mais lorsqu'elle est revenue de Touba vers les coups de 23h, Ndèye Diop a constaté qu'une partie de l'argent qu'elle avait gardé dans sa valise avait disparue. 230.000 F Cfa des 450.000 F Cfa qu’elle y avait laissés ont disparu. Immédiatement, ses soupçons se sont portés sur sa voisine de chambre, Fatma Ngom. Sur le coup, elle s'est attaché les services d'une voyante établie à Touba. Quand elle l’a appelée, celle-ci a confirmé les soupçons de Ndèye Diop.
La bagarre
Cette dernière confronte Fatma Ngom qui a fini par avouer son forfait. Elle a soutenu avoir volé cet argent pour prendre en charge les frais médicaux de son fils qu'elle a confié à sa mère. Elle poursuit en précisant avoir envoyé les sommes à celle-ci par Orange money. Ainsi, pour éviter d'être traduite en justice, elle a promis un remboursement, mais c’était pour pouvoir semer la victime. Entre-temps, Fatma Ngom provoque la plaignante et finit par se bagarrer avec elle avant de l'attaquer avec un pilon et deux couteaux. Au cours de la bagarre, elle assène des coups de pilon sur le crâne et l'épaule de son antagoniste.
Fatma Ngom a été maîtrisée puis conduite à la police avec l'aide d'un ami policier de Ndèye Diop. Lors de son audition à la police, elle a avoué, à nouveau, avoir commis ce larcin. Placée en détention provisoire depuis le 23 septembre dernier, la prévenue a été jugée hier, jeudi 3 octobre, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits de coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 7 jours et vol.
Fatma Ngom nie
À la barre, elle a fait un revirement en indiquant n’avoir pas pris cet argent. Elle souligne que la bagarre a éclaté lorsque le policier est venu sur les lieux et a confisqué son portable. "Au moment de la bagarre, je l'ai frappée au dos à l'aide d'un pilon. À son tour, elle m'a mordue au doigt. Son ami lui a prêté main forte. Il m'a sévèrement bastonnée", a-t-elle confié.
La partie civile Ndèye Diop, en guise de réparation, a réclamé la somme de 300.000 F Cfa. Le procureur dans ses observations a requis 3 mois de prison ferme contre la mise en cause pour les coups et blessures. Pour ce qui est du vol, il a sollicité la relaxe puisqu'il n'y a pas selon lui assez d'éléments pour asseoir la culpabilité de la prévenue. La défense, qui a pris la balle au rebond, a plaidé la relaxe de sa cliente pour toutes ces infractions. Revisitant le certificat médical que la victime a déposé dans le dossier, le conseil a argué que ledit document est douteux puisque la plaignante l'a produit après le placement sous mandat de dépôt de sa cliente pour enfoncer celle-ci. Il précise en ce sens que les coups et blessures doivent être disqualifiés en violences et voie de fait. Fatma Ngom, au terme des débats, a été relaxé pour le vol et condamné à 2 mois de prison ferme pour coups et blessures volontaires. Elle doit payer la somme de 50.000 F Cfa à la victime pour ses dommages et intérêts.
Fatou D. DIONE