En conférence de presse ce vendredi 16 février, le mouvement citoyen Aar Sunu Élection (Protégeons notre élection) a salué la décision historique du Conseil constitutionnel. Le mouvement citoyen, composé de différentes composantes de la société civile, s’est dit fier de cette « première victoire » et reste « mobilisé pour accompagner cette décision forte du Conseil constitutionnel ». Aussi, Aar Sunu Élection qui affirme avoir fait des simulations pour voir les possibilités qui s’offrent dans le respect de la limitation du mandat du président de la République, propose deux dates pour le premier tour de la présidentielle de 2024. Ce sera soit le 3 mars soit le 10 du même mois.
A l’instar de presque toutes les forces vives de la nation, le collectif Aar Sunu Élection a fièrement accueilli la décision du Conseil constitutionnel portant rejet de la décision de reporter l’élection présidentielle jusqu’au 15 décembre 2024. Cependant, la plateforme regroupant des organisations de la société civile compte maintenir la pression en déroulant ainsi sa marche silencieuse de demain à Dakar. Les membres dudit collectif exigent la tenue de l'élection présidentielle dans les plus brefs délais.
« Nous restons debout pour que rendez-vous soit pris avec le peuple sénégalais pour que cette souveraineté qu’on a tenté de lui usurper lui revienne de droit. Et ceci ne sera effectif que le jour du scrutin. Tant qu’on ne nous aura pas dit que l’élection présidentielle se tiendra le 3 ou le 10 mars, nous n’avons pas encore atteint notre objectif », a ajouté le président de Legs Africa, Elimane Habi Kane, porte-parole du jour.
Évoquant la marche qu’il a décidé de tenir aujourd’hui, samedi 17 février à 11h, du rond-point Sipres sur la Voie de dégagement nord (Vdn) au rond-point Liberté 6, Aar Sunu Élection dit être tombé d’accord avec l’autorité sur l’axe choisi. « Nous n’avons pas encore reçu le courrier du préfet, mais nous avons pleine confiance que ce courrier arrivera et qu’il sera positif, qu’il ne va pas interdire cette marche », espère Elimane Habi Kane.
« Le plan d'action va se poursuivre. La marche est maintenue demain de 11h à 13h allant du rond-point Sipres à Liberté 6. Le combat, il reste le même, il reste constant. Aujourd'hui, ce que nous exigeons, c’est le terminus 2 avril 2024. C'est de voir en réalité comment réadapter le calendrier républicain pour que nous puissions rester dans les délais et de pouvoir bien évidemment élire un président de la République le plus rapidement », a renchéri Gaël Babacar Mbaye à ce propos.
Mais même si le Conseil constitutionnel a annulé le report de l’élection présidentielle, les sages n’ont pas fixé de date pour la tenue du scrutin. Une situation qui, selon certains observateurs, laisse au président de la République la latitude de fixer la date de l’élection. Ce qui pousse Moundiaye Cissé, président de l’Ong 3D et représentant des organisations de la société civile à cette conférence de presse, à dire à qui veut l’entendre qu’«il ne faut pas qu’on dorme sur nos lauriers en pensant que tout est réglé ».
Sur la décision du président de la République Macky Sall de prendre acte de la décision du Conseil constitutionnel, comme rapporté par un communiqué de la présidence de la République publié ce vendredi 16 février, Moundiaye Cissé alerte à propos « d’un piège » que constitueraient le dialogue national annoncé pour pacifier l’espace politique.
« Le président s’engage à exécuter pleinement la décision du Conseil constitutionnel. Mais, par ailleurs, il annonce qu’il va organiser des concertations pour le faire et c’est ça le piège. Si on s’engage à des concertations non encadrées, on dépasserait la date du 2 avril », prévient le président de l’Ong 3D, disant haut et fort que « le Sénégal est prêt à organiser une présidentielle ce 25 février. »
S’il parle ainsi, c’est que Moundiaye Cissé sait « de source sûre que les bulletins sont disponibles et le matériel électoral disponible. » Tout ce qui pousse la plateforme Aar Sunu Élection qui affirme avoir fait des simulations pour voir les possibilités qui s’offrent dans le respect de la limitation du mandat du président de la République, propose deux dates pour le premier tour de la présidentielle de 2024. Il s’agit soit du 3 mars soit du 10 du même mois.
De telles dates devront permettre aux candidats à la présidentielle de rattraper les jours de campagne perdus, estime l’organisation. « C’est pour préserver le droit des candidats d’avoir une campagne électorale de 21 jours que nous proposons ces dates. Mais du point de vue technique et matériel, le Sénégal est prêt à organiser l’élection ce 25 février », a encore indiqué Moundiaye Cissé.
Sidy Djimby NDAO










