Amadou Ba poursuit sa tournée et continue de lancer des piques aux nouvelles autorités. A l’étape de Médina Yoro Foula, le leader de la coalition Jamm ak Njarin a tiré à boulets rouges sur le nouveau régime. Il demande à Sonko et Cie d’arrêter le verbiage et de se mettre au travail.
Le président de Nouvelle Responsabilité était dans le Fouladou ce week-end où de nombreux militants l’ont accueilli tard dans la nuit du samedi. Amadou Ba, qui s’est félicité de l’enthousiasme et de l’engagement des populations de Médina Yoro Foula, affiche une grande confiance part rapport aux résultats des législatives du 17 novembre prochain. «Malgré le fait que je ne sois pas venu ici en février, vous avez gagné haut la main. Sur les onze maires du département, dix sont toujours avec nous, en plus du président du Conseil départemental», renseigne l’ancien Premier ministre.
Dans son speech, Amadou Ba n’a pas porté de gants pour critiquer le référentiel «Vision 2050» qui envisage l’accès universel à l’eau et à l’électricité dans les 25 prochaines années. Pour lui, «c’est une aberration pour ne pas dire une hérésie, d’autant plus que les besoins sont là, pressants et doivent impérativement être pris en charge». Si l’on en croit l’ancien Premier ministre, le document est bien écrit, mais doit être revu en profondeur.
Amadou Ba n’a pas manqué de donner son avis sur «les débats interminables et sans réel intérêt que les nouvelles autorités posent assez souvent». D’après ce dernier, «on parle beaucoup dans ce pays. Le travail ne s’accommode pas de bavardage. Un gouvernement est attendu sur le terrain de l’action. La parole est le lot du Parlement qui reste le lieu par essence du débat démocratique».
Amadou Ba estime en plus que «les menaces, la violence, l’argument des biceps, les diatribes, les accusations mensongères ne peuvent pas constituer des solutions aux défis auxquels les gouvernants font face. Le progrès résulte de l’unité, du travail bien fait et de l’engagement patriotique de chacun. C’est ce à quoi ils sont attendus».
Sur la question de la transhumance, le leader de Jamm ak Njarin dira qu’un «telle pratique tranche avec les déclarations que certains ont fait jadis. Aujourd’hui qu’ils sont confrontés à la réalité du terrain, ils changent de fusil d’épaule en encourageant la migration d’hommes et de femmes politiques de l’opposition vers le pouvoir».
Selon Amadou Ba, la vague de ralliements vers Pastef révèle une peur, une panique même des tenants du pouvoir face à la dynamique victorieuse de l'opposition. «Le constat habituel est que l'on fait recours à la transhumance en fin de mandat. L'encourager en début de quinquennat révèle l'état d'esprit actuel de nos adversaires politiques", dit-il.
Ndeye Khady D. FALL