La police de Yeumbeul Nord a bouclé son enquête préliminaire dans l’affaire du bébé de 14 mois du nom d’Amy Dieng. Les flics ont présenté, hier, la nommée Amy Mb devant le parquet du tribunal de grande instance de Pikine. Celle-ci est poursuivie pour enlèvement suivi de meurtre avec préméditation.
Ça sent mauvais pour la dame Amy Mb dans l’effroyable affaire du bébé de 14 mois. Elle est accusée d’avoir enlevé, puis jeté son homonyme de 14 mois, fille de sa coépouse (niarel) dans un puits à Tivaouane Peulh.
Placée en garde à vue, la commerçante a été déférée, hier, devant le maître des poursuites du palais de justice du département de Pikine dans la banlieue dakaroise. Elle risque de passer le reste de sa vie en prison du fait des lourdes incriminations pénales retenues contre sa personne. La police locale vise l’enlèvement et le meurtre avec préméditation ; ce qui du reste constitue un assassinat. D’où l’imminente ouverture d’une information judiciaire. Même si le dernier mot revient au juge de juridiction chargé de l’affaire, qui suscite un tollé dans le pays et brûle encore les lèvres de la population de la banlieue dakaroise.
La mise en cause et la dépression post-partum
Amy Mb aurait-elle agi de la sorte sous le coup d’une jalousie morbide ou d’une crise consécutive à une dépression post-partum ou post-natale ? Rien n’est moins sûr. Toutefois, des proches de la famille soutiennent que la jeune femme a subi dans le passé une dépression post-partum communément appelée dépression post-natale. « Elle (Amy) a été en proie à une dépression post-natale (merèt) après son accouchement », indiquent-ils sous le sceau de l’anonymat. Ils déclarent cependant que la jeune femme a été guérie de la pathologie en question.
Les filles d’Amy confiées à leur grand-mère maternelle de peur d’une vendetta
Depuis l’éclatement de la tragédie conjugale, les deux filles uniques de la présumée auteure des faits ont quitté la localité. Elles ont été confiées en toute discrétion à leur grand-mère maternelle, établie dans un quartier de la banlieue dakaroise dont on tait le nom au risque de les livrer à la vindicte populaire en guise d’actes de représailles. Car, le geste de la jeune commerçante déchaîne les passions et laisse un goût de cendre dans la bouche des voisins du quartier. Ces derniers grondent encore de colère noire et s’étranglent de rage lorsqu’ils évoquent le drame conjugal.
La visite du mari à la police, il communique uniquement au téléphone avec ses filles
Accroché, le mari Issa Dieng, boucher de profession, déclare avoir perdu de vue ses deux filles depuis que la mère de celles-ci a enlevé puis tué son homonyme et fille de sa coépouse en la jetant dans un puits de la commune de Tivaouane Peulh (voir édition du jeudi). «Je ne vis plus avec mes filles. Depuis que l’affaire a éclaté, je communique uniquement au téléphone avec mes deux filles. Elles se trouvent chez leur grand-mère maternelle, qui est la maman à ma première épouse Amy Mb». Issa a effectué un saut de puce dans les locaux du commissariat d’arrondissement ; une visite surprise empreinte d’émotion lorsqu’il a aperçu sa première épouse Amy Mb (présumée auteure des faits) derrière les grilles de la chambre de sûreté de la police.
Vieux Père NDIAYE