Suite à la polémique née de la distribution d’une enveloppe de 108 millions à des militants du Pastef ayant eu à se faire soigner en urgence, le gouvernement a tenu à clarifier l’utilisation des fonds destinés à soutenir les ex-détenus et les victimes des violences politiques entre février 2021 et février 2024. Dans un communiqué publié le 31 décembre 2024, le porte-parole du Gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, a précisé les modalités de gestion et d’allocation des ressources.
Le gouvernement du Sénégal a réagi aux accusations qui ont récemment circulé concernant une prétendue «distribution d’une enveloppe de 108 millions de F Cfa à des militants du Pastef». Ces allégations ont fait surface après l’annonce de l’allocation de fonds destinés à soutenir les ex-détenus et les victimes des manifestations politiques entre février 2021 et février 2024. Dans un communiqué daté du 31 décembre 2024, le gouvernement a clarifié sa position et expliqué la gestion des fonds en question.
Le communiqué a d’abord fait état d’un montant de cinq milliards de F Cfa inscrit dans la loi de finances rectificative pour 2024, adopté par l’Assemblée nationale le 28 décembre dernier. Ces fonds ont pour objectif de soutenir les personnes touchées par les violences et les arrestations de la période préélectorale, avec une attention particulière portée aux blessés et aux ex-détenus. Cependant, le gouvernement a précisé que la gestion de ces ressources se fait en fonction des critères proposés par un comité interministériel mis en place en juillet 2024, dans un cadre transparent et équitable. «En attendant la disponibilité effective de ces fonds, le ministère de la Famille et des Solidarités a mobilisé les ressources de la Délégation générale à la Protection sociale et à la Solidarité nationale (Dgpsn), en vertu de la Loi de finances Initiale 2024. Cette action vise à prendre en charge les soins médicaux des personnes blessées lors des manifestations politiques durant la période mentionnée», explique le ministre porte-parole du gouvernement.
Explications sur les 108 millions de F Cfa
La controverse a notamment éclaté autour du montant de 108 millions de F Cfa alloué à la gestion de 112 dossiers médicaux validés par le comité, concernant des blessés et des victimes de traumatismes graves. Selon le gouvernement, ces fonds ont été utilisés de manière transparente pour assurer la prise en charge des soins médicaux des victimes, en particulier celles ayant subi des blessures graves lors des manifestations. Le gouvernement a insisté sur le fait que les accusations de favoritisme à l’égard de militants du Pastef étaient infondées, précisant que les décisions d’allocation étaient basées sur des critères objectifs et sur les justificatifs médicaux soumis. Il a également rappelé que ces actions de soutien ne visaient qu’à répondre à des urgences humanitaires et à assurer une prise en charge rapide des blessés, sans aucune considération politique.
Le gouvernement a réaffirmé son engagement à soutenir toutes les victimes, sans distinction, et à continuer d’assurer la solidarité nationale envers les personnes touchées par ces événements. Cette aide s’inscrit dans une démarche globale de soutien aux couches les plus vulnérables, un principe fondamental qui guide les politiques publiques du gouvernement sénégalais depuis plusieurs années.
Dans ce contexte, le gouvernement a également réitéré son souhait de voir les ressources destinées aux victimes gérées de manière rigoureuse et transparente, avec des mécanismes de contrôle mis en place pour éviter tout malentendu ou dérive.
Sidy Djimby NDAO