En réaction à l’adresse à la Nation du chef de l’Etat, Thierno Bocoum, président du mouvement Agir, est partagé entre satisfaction de mesures et interrogations notées.
«M. Le président, à ce rythme, vous serez un champion des déclarations d’intentions». C’est la première réaction de Thierno Bocoum après l’adresse à la Nation du chef de l’Etat. Revenant sur l’aspect «Ligeeyal Sa Reew» évoquée par le président de la République, l’ancien parlementaire (2012-2017) l’invite à être plus clair sur la question. «Pourquoi n’aviez-vous pas procédé à cet exercice dès le début de votre mandat et ainsi, respecter vos promesses de campagne ? Votre idée de plateforme 'Ligeeyal Sa Reew' est une bonne option, mais ceux qui sont déjà nommés vont-ils être limogés pour permettre aux plus méritants de prendre service ? Où ces derniers devront attendre ?», s’interroge l’ancien parlementaire.
Sur la question de la paix sociale, Thierno Bocoum salue l’initiative, tout en l’interpellant. «Qu’en est-il de votre attachement à le matérialiser par des actes ? À la veille des élections législatives, vous l’aviez exprimé avec force, mais c’est la tête de liste de Dakar de votre parti qui a demandé que des machettes et des couteaux soient utilisés. Qu’en est-il de l’attaque du siège de Sàmm Sa Kàddu suite à cette malheureuse déclaration ? C’est aussi votre Premier ministre qui avait demandé à envahir la maison d’un candidat tête de liste en l’occurrence Barthélemy Dias et à attaquer le convoi de Sàmm Sa Kàddu exposant ses leaders à la violence de ses partisans. Était-ce avec votre onction, lui qui a votre ‘’confiance totale’’ ?», s’est-il interrogé.
Aussi, le président du mouvement Agir a salué l’élargissement du Comité d'orientation stratégie du pétrole et du gaz (Cos Petrogaz) à l’opposition et aux experts pétroliers. Tout de même, il l’nvite au respect de la loi N°2022-09 encadrant la répartition et la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, qui prévoit sa gestion par le Fonds souverain d’investissements stratégiques du Sénégal (Fonsis). Après l’avoir aussi encouragé sur la fermeture des bases militaires étrangères dès 2025, Thierno Bocoum attire son attention sur le nom ‘’Plan Diomaye pour la Casamance’’. «Ce n’est pas approprié dans une République. Même si l’idée est bonne, personnaliser le nom d’un plan jure avec le principe de la continuité de l’Etat. La forme étatique du pouvoir politique est une forme impersonnelle dans laquelle le pouvoir politique est conçu comme distinct de celui qui l'exerce», conclut Thierno Bocoum.
BMS