
La petite ville côtière de Popenguine a une nouvelle fois vibré au rythme du Pèlerinage marial national, rassemblant des milliers de fidèles venus des quatre coins du Sénégal et d’ailleurs. Pour sa 137e édition, cet événement spirituel majeur du calendrier religieux sénégalais a été salué par les autorités comme un puissant symbole d’unité nationale, de tolérance religieuse et de paix sociale.
Présidant la cérémonie officielle, ce lundi 9 juin 2025, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, le général Jean-Baptiste Tine, a tenu à souligner la dimension transversale du pèlerinage. Selon lui, Popenguine est bien plus qu’un sanctuaire marial : c’est un « creuset du vivre ensemble, du dialogue interreligieux et de la paix », qui incarne les valeurs fondamentales sur lesquelles repose l’identité sénégalaise.
Un message d’espérance
Placée sous le thème « Marie, Mère de l’Espérance, marche avec nous », cette édition 2025 se veut résolument tournée vers l’avenir. Dans un contexte mondial marqué par l’instabilité, les crises sociales et les tensions identitaires, le message porté par le sanctuaire marial invite les Sénégalais à garder foi et espérance. « Ce thème nous interpelle sur nos responsabilités individuelles et collectives à maintenir l’espérance vivante dans un monde en mutation », a déclaré Jean-Baptiste Tine. Il a également salué la qualité de l’organisation du pèlerinage, félicitant chaleureusement l’abbé Augustin Sébastien Diouf, président du comité d’organisation, ainsi que les autorités administratives locales pour leur implication exemplaire.
Un pont entre République et Église
Dans son discours, le ministre de l’Intérieur n’a pas manqué de rappeler l’engagement de l’Eglise catholique dans le développement du Sénégal. Il a exprimé la reconnaissance de l’État pour son apport constant dans des secteurs cruciaux comme l’éducation, la santé, la promotion de la jeunesse et le soutien aux personnes vulnérables. « Sa contribution est essentielle et hautement appréciée par la République », a-t-il insisté, soulignant également « la posture sage et constante » de l’Eglise en faveur de la justice, de la paix et de la démocratie. Un hommage d’autant plus significatif qu’il intervient au lendemain du Dialogue national sur le système politique (28 mai – 4 juin 2025), dans lequel les autorités religieuses ont joué un rôle de médiation important.
Un engagement pour la modernisation du sanctuaire
Jean-Baptiste Tine a profité de la tribune offerte par le pèlerinage pour réitérer l’engagement ferme de l’État à finaliser les travaux de rénovation, d’extension et de modernisation du sanctuaire marial de Popenguine. Ces travaux, attendus depuis plusieurs années, visent à améliorer les conditions d’accueil des pèlerins et à faire du site un lieu de rayonnement régional. « Le gouvernement mettra tout en œuvre pour que ce sanctuaire soit à la hauteur de son importance spirituelle et symbolique », a affirmé le ministre. Il a également appelé à maintenir la dynamique de paix et de stabilité par la prière, l’engagement citoyen et la cohésion nationale.
Un exemple de dialogue islamo-chrétien
La présence de dignitaires musulmans lors de la messe solennelle a été particulièrement remarquée. Elle témoigne, selon le ministre, de la vitalité du dialogue islamo-chrétien, qui constitue « une richesse fondamentale » du Sénégal. Dans un monde où l’intolérance religieuse gagne du terrain, la cohabitation pacifique des communautés au Sénégal fait figure d’exception. « Le pèlerinage de Popenguine est l’expression vivante de cette singularité sénégalaise, où chrétiens et musulmans prient, espèrent et œuvrent ensemble pour la paix », a souligné Jean-Baptiste Tine.
Un rendez-vous de foi et de communion nationale
Célébré lors de la Pentecôte, ce pèlerinage permet à l’Eglise sénégalaise d’honorer la Vierge Marie, tout en priant pour le salut du monde. Il constitue aussi un moment fort de communion entre la République et les croyants, dans un esprit d’unité et de solidarité nationale. « Ce rendez-vous spirituel est pour nous tous un devoir sacré », a conclu le ministre. « Il témoigne d’un enracinement profond de la foi dans notre société et de la continuité d’une tradition nationale d’unité et de reconnaissance spirituelle. »
En cette 137e édition, Popenguine a, une fois encore, donné au monde un exemple lumineux d’un pays où la diversité religieuse est non seulement acceptée, mais célébrée comme un socle de paix, d’harmonie et d’espérance partagée.
BMS